Accéder au contenu principal
Israël

Des milliers d’Israéliens manifestent contre les extrémistes juifs

Des milliers d’Israéliens ont manifesté ce samedi soir à Tel-Aviv et Jérusalem contre la provocation et la violence après une semaine marquée par des attaques commises par des extrémistes juifs contre des Palestiniens et des homosexuels.

«Les colonies détruisent Israël», «Les colonies créent la violence» pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, samedi 1er août à Tel-Aviv.
«Les colonies détruisent Israël», «Les colonies créent la violence» pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, samedi 1er août à Tel-Aviv. REUTERS/Baz Ratner
Publicité

Ils étaient environ 2 000 à manifester à Tel-Aviv ce samedi soir. Parmi eux, un oncle du bébé de 18 mois brûlé vif dans l’incendie de sa maison en Cisjordanie. « Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures contre la violence commise par les colons et à relancer immédiatement le processus de paix », a déclaré Yariv Oppenheimer, le directeur du mouvement La Paix maintenant, organisateur de la manifestation. Les manifestants ont ensuite rejoint une veillée organisée par la communauté homosexuelle israélienne.

A Jérusalem, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées près du lieu où un juif ultra-orthodoxe avait attaqué au couteau des participants à la Gay Pride jeudi 30 juillet, blessant six d’entre eux, dont un gravement. « Les flammes de la haine se sont répandues à travers le pays, les flammes de la violence, de croyances fausses et déformées », a lancé le président Reuven Rivlin à la foule. Son prédécesseur, le prix Nobel de la paix Simon Peres a accusé directement ceux qui dans la société israélienne font preuve d'intolérance : « Ceux qui incitent à la haine contre les Arabes, qu'ils ne s'étonnent pas que l'on incendie des églises et des mosquées, et aussi en fin de compte qu'on brûle des bébés ». Plusieurs membres de la coalition gouvernementale ont été hués par la foule, rapporte le correspondant de RFI à Jérusalem, Michel Paul

« Nous avons entendu de très belles paroles, mais comme tous les participants, j'espère qu'elle se traduiront en actes concrets pour changer la situation dramatique que nous vivons actuellement en Israël », confie une manifestante. Un des orateurs l'a proclamé : ce n'est pas une lutte entre la gauche et la droite, mais entre les sains d'esprit et ceux qui, dans la société israélienne, ne le sont plus.

Si ces manifestations à Tel-Aviv et à Jérusalem, mais aussi à Beersheba et à Haïfa, ont réuni des dizaines de milliers de participants, les forces laïques semblent dépassées par la dynamique des mouvements ultra-orthodoxes et ultranationalistes, analyse Daniel Bensimon, ancien député à la Knesset et journaliste à la télévision israélienne. « Le camp de gauche est fatigué, cassé, désespéré », estime-t-il. Fatigué par 40 ans d’élections perdues, notamment les dernières législatives où la gauche laïque était donnée gagnante, pour être finalement coiffée au poteau par Benyamin Netanyahu. Face à elle, les ultra-orthodoxes et ultranationalistes se sentent au contraire encouragés par le gouvernement de droite. Cela leur donne « une extrême motivation », note Daniel Bensimon.

La droite extrémiste est pourtant surveillée par les services secrets israéliens, indique Colette Avital. Mais malgré les arrestations, cette ancienne députée travailliste à la Knesset constate « une surenchère », comme en témoigne le récent incendie d’une église en Galilée. « Il faut se montrer très ferme à l’égard de tous ces gens, les mener devant la justice et tout faire pour connaître à temps les intentions de toutes ces cellules qui travaillent peut-être d’une manière peut-être organisée entre elles », réclame Colette Avital.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.