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Syrie

Syrie : le régime perd Idleb et se replie autour des grandes villes

C'est un nouveau coup dur pour le régime syrien : l'armée de Bachar el-Assad a été contrainte d'abandonner la quasi-totalité de la province d'Idleb, une province contrôlée à l'exception de quelques villages et d'un aéroport, par une coalition rebelle et islamiste emmenée par le Front al-Nosra. Avec cette nouvelle défaite, le régime syrien semble se retrancher sur certains territoires, autour de Damas, de Homs et de Lattaquié. 

Un combattant du front al-Nosra hisse le drapeau de l'organisation tandis que d'autres membres célèbrent la conquête de la prise de la ville. Ariha, le 29 mai 2015.
Un combattant du front al-Nosra hisse le drapeau de l'organisation tandis que d'autres membres célèbrent la conquête de la prise de la ville. Ariha, le 29 mai 2015. REUTERS/Khalil Ashawi
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Avec cette nouvelle défaite dans le nord du pays, l'armée syrienne est contrainte de recentrer ses forces autour des grandes villes qu'elle continue de contrôler, et de protéger les axes routiers qui permettent de les relier. Visiblement, le régime de Bachar el-Assad s'est fixé comme objectifs stratégiques, non plus de reprendre les positions perdues au début de la guerre civile, mais de sauver la Syrie dite « utile », cette Syrie urbaine où se concentre la majorité de la population.

Cette nouvelle stratégie plus défensive, s'explique par deux éléments nouveaux, apparus au cours des derniers mois : d'un côté, l'armée semble à bout de forces malgré le soutien militaire de l'Iran et du Hezbollah, de l'autre, la coalition rebelle emmenée par le Front al-Nosra, tire un profit grandissant du soutien apporté par la Turquie et par l'Arabie saoudite.

Depuis le début de l'année, le camp anti el-Assad a donc repris des forces et infligé des coups très durs au régime, mais cette nouvelle dynamique ne profite qu'à la composante jihadiste de la rébellion et non pas à cette opposition modérée sur laquelle les pays occidentaux continuent pourtant de miser, pour espérer un jour renverser Bachar el-Assad. «  C’est aujourd’hui quasiment la fin de l’espoir de la communauté internationale d’envisager une opposition qui soit modérée en Syrie et qui parvienne à enchaîner une dynamique de victoire militaire. Les groupes modérés ne sont influents que dans la région d’Alep, que dans la banlieue de Damas et dans le Sud et ça ne suffit pas à entrainer une dynamique de victoire », explique Dominique Thomas, spécialiste des mouvements jihadistes. « On est très loin du scénario idéal qui serait le scénario international espéré en Syrie. Les faits montrent que la dynamique des vainqueurs aujourd’hui, c’est la dynamique des jihadistes. »


Qui sont les jihadistes de « l'armée de la Conquête » ?

Cette fois, ce n'est pas l'organisation Etat Iislamique qui fait reculer l'armée syrienne, mais une coalition de groupes jihadistes , « l'Armée de la Conquète », au sein de laquelle on retrouve le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda.

« L’objectif étaient pour ces groupes de se constituer véritablement un sanctuaire avec une continuité géographique et aussi un débouché directement frontalier vers la Turquie, ce qui permet naturellement à ces groupes de bénéficier de soutiens logistiques humains ou autres, explique le spécialiste Dominique Thomas. Et ces groupes se sont coalisés formant l’armée de la conquête, (Jaish al-Fatah en arabe). Et dans cette coalition d’une demi-douzaine d’organisations on retrouve le Front al-nosra, qui se présente aussi comme la branche officielle d’al-Qaïda en Syrie. C’est la première fois que l’on voit un groupe qui appartient à la mouvance d’al-Qaïda se coaliser officiellement et assumer cette coalition avec d’autres groupes jihadistes dans la zone. Et la contribution du Front al-Nosra dans cette coalition est très importante puisque c’est plusieurs milliers de combattants qui se sont intégrés dans cette coalition. Ce n’est pas un groupe en tant que tel, c’est une coalition de formations jihadistes, ce n’est pas une organisation à part entière.»

 

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