La Jordanie reprend les exécutions de condamnés à mort
Onze personnes ont été exécutées par pendaison, ce dimanche 21 décembre, en Jordanie. Ces hommes, tous des Jordaniens, ont été condamnés entre 2005 et 2006 dans des affaires de meurtres sans lien avec la politique ou le terrorisme, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Il s'agit des premières exécutions dans le royaume depuis huit ans.
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L'opinion publique jordanienne estime que l'augmentation des crimes est due à la non application de la peine de mort. C'est en tout cas l'argument avancé par le ministre de l'Intérieur, Hussein Majali, pour justifier ces exécutions. Une déclaration critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme qui s'inquiètent de la détérioration de la situation dans la région et constate, ces dix dernières années, une augmentation continue du niveau de la violence.
Pour Raphaël Chenuil-Hazan, directeur d'Ensemble contre la peine de mort (ECPM), la violence d'Etat engendre forcément une violence dans la société : « C’était un pays qui était dans une évolution positive et aujourd’hui tout repart à zéro. On croit dans la région, dans le monde entier, que c’est par la violence qu’on répondra à une violence de plus en plus forte des islamistes ou d’autres. Et au contraire, c’est exactement l’inverse qui se produit. »
L'Irak, voisin de la Jordanie, illustre parfaitement cet engrenage. Les exécutions massives de ces dix dernières années en Irak, pour répondre au terrorisme, n'ont fait que démontrer que la violence d'Etat renforçait la violence islamiste. Depuis le moratoire informel de 2006, la justice jordanienne a condamné à mort 122 personnes.
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