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Israël

Israël: le président annule la prestation d’un chanteur polémique

En Israël, le président Reuven Rivlin vient d’annuler la prestation d’un chanteur israélien, Amir Benayoun, qui devait se produire à l'occasion d'une cérémonie, dimanche 30 novembre, dans la résidence du chef de l’Etat. La présidence israélienne explique sa décision par l'incitation à la haine raciale de sa dernière chanson.

Le président israélien Reuven Rivlin avait invité le chanteur à se produire dans sa résidence, dimanche 30 novembre, à l'occasion d'une cérémonie.
Le président israélien Reuven Rivlin avait invité le chanteur à se produire dans sa résidence, dimanche 30 novembre, à l'occasion d'une cérémonie. REUTERS/Ronen Zvulun
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Le chanteur Amir Benayoun a vite déclenché la polémique sur les réseaux sociaux avec son titre Ahmed aime Israël, un titre qui fait scandale. L’interprète, l’Israélien Amir Benayoun, se met dans la peau d’un jeune étudiant palestinien de Jérusalem qui dit vouloir « envoyer deux ou trois juifs en enfer » et qu’une fois « le dos tourné, il les attaquera à la hache ». Des paroles qui font référence à la récente vague de violences à Jérusalem, notamment à l’attaque meurtrière contre une synagogue du quartier ultra-orthodoxe de Har Nof à Jérusalem-Ouest le 18 novembre dernier.

Incitation à la haine

Les paroles de l'artiste sont jugées racistes envers les Arabes et propices à attiser les tensions. « Les paroles de cette chanson proférées à un moment de conflit et de tensions, même si elles expriment des frustrations et une douleur, ne contribuent pas, c'est le moins que l'on puisse dire, à ramener le calme dans les rues », affirme la présidence israélienne dans un communiqué. Le président israélien Reuven Rivlin a donc préféré ne plus inviter le chanteur indélicat à sa réception.

Si cette chanson a été critiquée par un certain nombre d’internautes, d’autres l’ont encensée. La chanson a été vue 200 000 fois sur Facebook depuis sa diffusion il y a quatre jours et a recueilli 6 700 « likes ». En fait, les récents attentats ont donné lieu à un déferlement de haine de la part d’Israéliens qui appellent à se venger contre les Palestiniens. Des Palestiniens qui, eux aussi, se déchainent sur les réseaux sociaux. Dès la première attaque à la voiture bélier, le 22 octobre dernier, des campagnes tout aussi haineuses sont apparues sur la Toile pour appeler à tuer d’autres Israéliens.

Manque de volonté politique

Parfois, il semble que l'incitation à la haine raciale se fasse en toute impunité sur Internet. Pourtant, des moyens juridiques existent pour lutter contre ce déferlement de haine sur le Web en Israël, selon Jérôme Bourdon. « Sur le plan juridique, Israël a un appareil développé, des lois propres », explique ce professeur au département de communication à l’université de Tel Aviv. « Israël a ratifié le traité international sur les discriminations, donc il y aurait donc les moyens sur le plan juridique, avec de la volonté politique, de réprimer ce genre de manifestations », plaide-t-il.

« Mais quand elles sont très nombreuses et quand il y a des hommes politiques qui cautionnent ce genre d’agressivité, on a un discours politique schizophrène qui permet à certains de se sentir légitimés à exprimer leur haine librement », poursuit Jérôme Bourdon. Des moyens de lutter juridiquement contre la haine raciale en Israël, il en existent, mais il manque la « volonté politique », explique ce professeur de Tel Aviv.

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