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Iran

Une Iranienne pendue pour meurtre, malgré les appels à la clémence

Reyhaneh Jabbari a finalement été pendue, samedi 25 octobre, malgré la mobilisation internationale pour tenter d'annuler la sentence. La jeune Iranienne de 26 ans avait été condamnée pour meurtre en 2009. En 2007, elle avait poignardé un chirurgien, ancien employé du ministère des Renseignements, pour se défendre, dit-elle, alors qu'il tentait de la violer. Sa défense n'avait pas convaincu.

La jeune Iranienne Reyhaneh Jabbari, le 5 décembre 2008, lors de sa première comparution devant une cour à Téhéran.
La jeune Iranienne Reyhaneh Jabbari, le 5 décembre 2008, lors de sa première comparution devant une cour à Téhéran. AFP PHOTO/GOLARA SAJADIAN
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Reyhaneh Jabbari a été exécutée, ce samedi à l’aube, à la prison Evin de Téhéran. Et ce, malgré les condamnations et les nombreux appels à la clémence en provenance des Etats-Unis et de l’Union européenne. La jeune femme, qui avait passé sept ans en prison, n'aura cessé de plaider la légitime défense aux divers stades de la procédure judiciaire jusqu'à la Cour suprême. Mais elle n’est pas parvenue à convaincre les juges. Reyhaneh Jabbari a été reconnue coupable d’avoir poignardé à mort, à l’aide d’un couteau de cuisine, l’homme qui avait tenté, dit-elle, de la violer. C'était en juillet 2007. Elle était adolescente au moment des faits.

De nombreuses ONG avaient demandé à Téhéran de suspendre sa condamnation à mort et d'organiser un nouveau procès. Cette exécution « est une nouvelle tache sanglante pour le bilan de l’Iran en matière des droits de l’homme », « un affront à la justice », a réagi Amnesty International. Sur RFI, la directrice régionale de l'organisation Hassiba Hadj Sahraoui juge que « l'enquête a été bâclée ». « Certains éléments clés n'ont pas été pris en compte, dénonce-t-elle. On a un système judiciaire qui, souvent, nie le droit d'être assisté par un avocat. Reyhaneh elle-même n'a pas bénéficié de ce droit ; elle a été détenue pendant plus de deux mois en isolement. Il semblerait qu'elle a aussi été mise sous pression pour avouer. »

Les Etats-Unis réagissent publiquement à l'exécution

« Dans de nombreux cas sur lesquels nous travaillons à Amnesty International, les personnes sont torturées pour obtenir des aveux qui sont ensuite utilisés pour condamner les personnes, poursuit Hassiba Hadj Sahraoui. Donc, le cas de Reyhaneh est très symptomatique, en ce sens là de la justice. Les autorités iraniennes, dans quelques jours, vont aller devant le Conseil des droits de l'homme pour répondre aux questions de la communauté internationale sur la situation des droits de l'homme dans leur pays. On le voit : l'exécution de Reyhaneh Jabbari, quelques jours avant, montre un peu le détachement , le cynisme des autorités iraniennes, qui ne craignent même plus finalement les condamnations de la communauté internationale. »

Seule une grâce de l'ayatollah Ali Khamenei aurait pu éviter à la jeune femme la peine capitale. Mais le Guide suprême de la révolution islamique n'a jamais fait mention de l'affaire. Selon Amnesty International, l'Iran est le deuxième pays qui exécute le plus au monde, derrière la Chine. En 2013, au moins 500 personnes ont été exécutées selon l'ONU. Les Etats-Unis, où se pratique également la peine capitale dans certaines parties du pays, ont condamné l'exécution de Reyhaneh Jabbari. Le département d'Etat évoque « des confessions recueillies sous de sérieuses contraintes ».

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