Turquie: les réfugiés kurdes syriens satisfaits de l'offensive américaine

Les combattants de l'organisation Etat islamique ont été frappés à Raqqa en Syrie et le long de la frontière avec l'Irak, ce mardi 23 septembre. Plus au Nord, ces combattants avaient lancé une vaste offensive pour s'emparer de la ville stratégique de Kobane. Offensive contenue pour le moment par les combattants kurdes. En Turquie, des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge en quelques jours. Elles ne cachent pas leur satisfaction de l'action américaine contre les jihadistes.

Turquie: photos du camp d'accueil de Yumurtalik, face à Kobane, seul point de passage des réfugiés kurdes syriens aujourd'hui. ©Jérôme Bastion/RFI

Avec notre envoyé spécial à la frontière syrienne, Jérôme Bastion

Ambiance électrique dès les premières heures de la journée au poste frontière le plus proche de Kobane. Un groupe de jeunes volontaires kurdes originaires de Syrie ou venus de Turquie, ou même d’Irak du nord, insiste pour passer en Rojava, au Kurdistan syrien : « Soit on passe en Rojava, soit on se bat avec vous ! ». Mais les militaires turcs ont les mêmes consignes que ces quatre derniers jours : « on ne passe pas ». Le ton monte, des renforts de blindés arrivent, le petit groupe est finalement éloigné. Ismaël, 22 ans, espérait pourtant passer de l’autre côté : « Je viens d’Istanbul et je veux aller en Rojava. Là-bas c’est la guerre et je veux me battre. Hier, j’ai déjà essayé de passer, mais la porte est restée fermée, on n’a pas pu entrer. Aujourd’hui, je ne sais pas ce qui peut se passer, on va attendre ».

Le flot des réfugiés s’est ralenti

Mohamed Ali, lui, a fait le chemin inverse il y a deux jours, il est venu mettre sa famille à l’abri en Turquie. Il n’est pas mécontent de savoir que les bombardements américains ont frappé pour la première fois, les islamistes de l'organisation de l'Etat islamique, qui terrorisent les Kurdes depuis un et demi : « Ils brûlent les maisons et égorgent les gens, ils se disent musulmans, mais ce n’en sont pas, ce sont des barbares ! Il faut que l’Amérique continue de frapper, et la France, et l’Angleterre aussi. Alors, on hissera très haut leurs drapeaux ». Les frappes américaines semblent avoir freiné l’avancée des jihadistes ce matin, c’est en tout cas le souhait de tous ici. Le flot des réfugiés s’est ralenti lui aussi.