Accéder au contenu principal
ONU / Etat islamique

L’ONU dépêche une mission d’enquête en Irak sur les crimes de l'EI

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé, lundi 1er septembre, d'envoyer une mission pour enquêter sur les allégations de violations et abus des droits de l'homme commis par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et ainsi lutter contre leur impunité. Onze enquêteurs devraient être sur place d’ici quelques semaines.

Un combattant de l'EI monte la garde à un checkpoint dans la ville de Mossoul, le 11 juin 2014.
Un combattant de l'EI monte la garde à un checkpoint dans la ville de Mossoul, le 11 juin 2014. REUTERS/Stringer
Publicité

Avec notre correspondant à Genève,  Laurent Mossu

Une enquête urgente sur les atrocités commises par les jihadistes de l‘Etat islamique a été décidée à l’unanimité par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies convoqué en session extraordinaire. Les rapporteurs devront présenter leurs premières conclusions à la mi-septembre à Genève.

Convoquée à la demande de l’Irak et avec l’appui des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la conférence a condamné en termes extrêmement forts les exactions des jihadistes, parlant d’« actes inhumains effectués à une échelle inimaginable » et qualifiant de « monstres perpétrant des crimes barbares » les membres de l’EI.

Un appel est lancé afin que le financement des terroristes soit stoppé sans retard. Chacun s’accorde à penser que le problème n’est plus une affaire régionale, mais qu’il présente un danger imminent pour tous les pays du monde.

Accusée par l’ONU de crimes de guerre et contre l’humanité, de nettoyage ethnique et religieux, l‘Etat islamique, qui est également engagé en Syrie voisine, nécessite une réplique concertée de la part de la communauté internationale, dira le Conseil des droits de l'homme.


■ Accusations accablantes du Haut Commissariat de l'ONU

Pour Flavia Pansieri, Haut Commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’homme, si les membres de l'Etat islamique se sont rendus coupables d'exactions, l'armée irakienne a également frappé des civils dans une moindre mesure :

« La population irakienne a enduré une violence inimaginable. Durant ces derniers mois, le groupe surnommé Etat islamique en Irak et au Levant a pris le contrôle d’une bonne partie des provinces de Ninive, Salah Eddine et Diyala. Ce groupe a fait des milliers de victimes, majoritairement civiles. Les responsables de l’OCHA en Irak, le bureau de coordination de l’ONU pour les affaires humanitaires, nous apportent des preuves selon lesquelles ce groupe est responsable de violations des droits de l’homme. Cela inclut des assassinats ciblés, des conversions forcées, des enlèvements, de l’esclavagisme, de la torture et des abus sexuels. Nous disposons également d’un rapport selon lequel les frappes aériennes menées par les forces irakiennes dans la région de Salah Eddine ont causé la mort de 25 civils et en ont blessé une quarantaine. »

A noter que le Haut Commissariat a justement changé de visage ce lundi 1er septembre, puisque Zeid Ra’ad Zeid al-Hussein a pris la relève de Navy Pillay. Or, depuis la création de l'organe en 1994, ce prince jordanien - donc issu de la famille royale - est le premier musulman et le premier Arabe à occuper la fonction de Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. La chercheuse Hana Jaber, spécialiste de la Jordanie, décrypte ce passage de relais symboliquement fort :

« D'une certaine manière, il était temps ; les sociétés arabes sont des sociétés comme les autres, avec des gens qui défendent les droits de l'homme et d'autres qui les bafouent. Il est donc quand même normal qu'au sein de ces sociétés, émergent des personnalités de grand charisme qui viennent défendre ces principes. Mais du coup, les attentes placées en cette personne sont démesurées. (...) Tout le problème, toute l'ambiguïté, toute la difficulté de l'exercice, c'est qu'il est évident qu'en Jordanie, Zeid Ra’ad Zeid al-Hussein va se retrouver souvent en porte à faux. C'est le gouvernement, pour le coup, à qui il va falloir demander de mettre en place toutes les politiques, toutes les conventions qu'il a avalisées, tout le discours qu'il a mis en place contre la corruption, pour la promotion de la démocratie, la liberté d'expression... C'est clair : le roi est mis devant un chalenge qui est assez important. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.