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Israël / Palestine

Israël suspend les négociations de paix avec les Palestiniens

Après l'accord de réconciliation entre les mouvements palestiniens OLP et Hamas, annoncé mercredi après-midi, l'Etat hébreu a décidé de suspendre purement et simplement les négociations de paix en cours avec les Palestiniens.

Le Remier ministre israélien Benyamin Netanyahu, en février 2014 à Jérusalem.
Le Remier ministre israélien Benyamin Netanyahu, en février 2014 à Jérusalem. REUTERS/Gali Tibbon/Pool
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Après une réunion qui a duré toute la journée, le gouvernement israélien annonce la suspension des pourparlers de paix avec les Palestiniens. Explication : on ne négocie pas avec un gouvernement s’appuyant sur le Hamas, « une organisation terroriste qui veut la destruction d’Israël  ». Le communiqué publié par le bureau du Premier ministre après la réunion du cabinet de sécurité parle de suspension, et non d’arrêt des négociations. Néanmoins, cela y ressemble fort.

Des sanctions contre les Palestiniens devaient être également annoncées. Pas de précisions pour l'heure sur la nature de ces mesures. Mais à chaque fois que le cabinet israélien a voulu punir l'Autorité palestinienne, il a gelé le versement des taxes et des droits de douane qui lui reviennent. Le mouvement islamiste palestinien Hamas n'a pas reconnu officiellement l'Etat d'Israël. En revanche, il s'est engagé à reconnaitre tous les accords signés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), ce qui équivaut, fait-il valoir, à une reconnaissance.

Nous sommes à cinq jours seulement de la fin officielle du processus de paix. Mais depuis des semaines, de toute façon, il n’y avait plus tellement de discussions entre les deux parties, depuis qu’Israël a décidé, fin mars, de ne pas relâcher comme prévu des prisonniers palestiniens. L’Autorité palestinienne s'était alors tournée vers l’ONU, puis vers le Hamas, pour une réconciliation finalement survenue mercredi. Leur accord consiste à former un gouvernement de « consensus national » dans les semaines à venir. Le Hamas étant l'ennemi juré d'Israël, le choix opéré par Tel-Aviv est en somme une fin logique.

→ À (RE)LIRE : Hostilité israélienne au projet d'union nationale palestinien 

Le fossé qui sépare les Israéliens des Palestiniens semble, ce jeudi, immense. Dans l'après-midi, le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat a réagi : la direction palestinienne va étudier « toutes les options » pour répondre à la décision d'Israël de suspendre les négociations, a-t-il fait savoir.

La France se dit prête, de son côté, à travailler avec un gouvernement d'union des Palestiniens, s'il refuse toutefois le recours à la violence, soutient le processus de paix avec Israël et accepte l'ensemble des accords conclus, notamment avec Israël. « La France a toujours soutenu la réconciliation palestinienne sous l'autorité du président Abbas et l'organisation d'élections dans les territoires palestiniens, rappelle Romain Nadal, porte-parole du Quai d'Orsay. Nous considérons donc que l'annonce de cette réconciliation est un pas positif. »

Les Etats-Unis, eux, se sont dits déçus dès mercredi soir et annoncent qu'ils vont devoir réfléchir à l'aide financière allouée aux Palestiniens si le Hamas et l'OLP forment un gouvernement d'union. La Chine, enfin, salue cet accord entre Palestiniens.


■ Benyamin Netanyahu justifie sa décision à la télévision américaine

« Abbas a fait un pacte avec le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d’Israël. Je pense que ce pacte détruit la paix. S'il se concrétise, la paix va reculer. Comme l’a dit le département d’Etat américain, la balle est dans le camp des Palestiniens. J’espère qu’ils iront dans la bonne direction. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. » Propos signés Benyamin Netanyahu sur une chaine de télévision des Etats-Unis.

Les Palestiniens eux, dénoncent les propos de Benyamin Netanyahu, rapporte notre correspondante à Jérusalem Muriel Paradon, citant le négociateur en chef palestinien Saeb Erakat, pour qui la formation d’un gouvernement d’union nationale entre Palestiniens n’est qu’un prétexte pour mettre fin aux discussions de paix. Selon lui, le gouvernement israélien a fait obstruction au processus de paix durant neuf mois, commettant des exactions contre les Palestiniens, et poursuivant sans relâche la colonisation.


■ « Il n'y avait aucun point d'accord entre les parties »

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Julien Salingue, professeur en science politique

Juliette Gheerbrant

Le processus de paix israélo-palestinien est à l'arrêt. Qui est responsable de cet échec ? Pour Julien Salingue, enseignant en science politique et spécialiste du Proche-Orient, les Israéliens n'ont pas laissé d'autre choix aux Palestiniens que de chercher des alternatives à un processus de paix dans lequel aucun avancement n'a été obtenu.

 

 

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