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LIBAN

Le conflit syrien s’invite dans la présidentielle libanaise

A partir de ce mercredi 23 avril, le pays du Cèdre élit son nouveau président. Mais pas de vote populaire, seuls les députés sont autorisés à glisser le bulletin dans l’urne. Cette élection intervient dans un contexte particulier. Le pays subit une crise socioéconomique, conséquence directe du conflit en Syrie. La sphère politique libanaise est également divisée entre pro et anti-Bachar el-Assad.

Médecins sans frontières en visite chez des réfugiés syriens pour évaluer leurs besoins, vallée de la Bekaa, Liban.
Médecins sans frontières en visite chez des réfugiés syriens pour évaluer leurs besoins, vallée de la Bekaa, Liban. © MSF/Nagham Awada
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« La guerre en Syrie est à l’origine de ces problèmes politiques », affirme Fadia Kiwan professeur de sciences politiques à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Depuis plus d’un an, les hommes du Hezbollah - mouvement chiite libanais combattent aux côtés des troupes de Bachar el-Assad, en Syrie.

Au Liban, une partie des députés réclame leur retour. Mais le Hezbollah qui dispose de ses propres élus au sein du Parlement fait pression. Il exige des garanties. « L’enjeu central de cette élection c’est l’attitude à l’égard du Hezbollah. Sera élu président celui qui pourra répondre aux attentes des deux camps. Mais existe-t-il quelqu’un qui puisse accomplir cette mission ? », s’interroge la politologue. Pour l’heure, en tout cas, aucun candidat ne semble sortir du lot.

Afflux de réfugiés

Depuis le début de la guerre en Syrie, un million de personnes ont traversé la frontière pour trouver refuge au Liban. Selon une moyenne établie par les Nations unies, chaque minute un Syrien arrive au pays du Cèdre. Aujourd’hui, le quart de la population libanaise est constitué d’exilés. « Le pays est fortement déstabilisé en raison de la présence massive de réfugiés syriens », regrette Fadia Kiwan. Mais pour la directrice de l’Institut de sciences politiques de l’université Saint-Joseph, on ne peut pas reprocher aux Syriens tous les maux du Liban. « Ce n’est un secret pour personne. L’Etat gère très mal les finances publiques. Le pays peut espérer un meilleur avenir mais pour cela il a besoin d’une très bonne gouvernance publique. Cela devient un enjeux majeur », explique-t-elle.

 → A (RE) LIRE : Les réfugiés syriens enregistrés au Liban ont dépassé le million

En attendant, la présence de ce million de réfugiés syriens a tout bouleversé. L’emploi, le pouvoir d’achat et l’accès au logement sont fortement perturbés. Le secteur de la santé est aussi l’un des plus touchés. Les réfugiés syriens vivent dans la précarité et ont fréquemment besoin de soins. Les hôpitaux sont saturés. Cette situation exaspère beaucoup de Libanais. « Dans l’accès aux soins, les Libanais ne sont pas prioritaires. Souvent la politique des établissements de santé c’est : « premier arrivé, premier servi », constate Lara Chlela, chargée des urgences au sein de l’ONG Médecins du Monde au Liban.

Sécheresse accablante

« La situation pourrait empirer durant les prochains mois », analyse Damien Junca, lui aussi chargé des urgences au sein de l’ONG Care France. « Au Liban, le mois de janvier a été l’un des plus secs depuis plusieurs décennies. Cet été, on s’attend à une période de sécheresse. Les pénuries d’eau pourraient attiser davantage les tensions entre réfugiés et Libanais », conclut le jeune humanitaire.

 → A (RE) LIRE : Des milliers de Syriens fuient la bataille du Qalamoun vers le Liban

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