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La culture, une nouvelle arme dans la vallée du Logone

Lutter contre l'insécurité en renforcant la cohésion sociale par la valorisation du patrimoine culturel : tels étaient les objectifs de la première édition du Festival des peuples de la vallée du Logone, organisée fin 2017, à Bongor, au Tchad. Le succès fut tel qu'une deuxième édition est déjà en cours de préparation.

Une femme batteuse de tam-tam Tininga.
Une femme batteuse de tam-tam Tininga. Hervé Vincent
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C'était le pari de l’association Akwada : lutter contre l'insécurité qui règne dans la sous-région en renforcant la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Comment ? En organisant, fin 2017, le Festival des peuples de la vallée du Logone (cliquez ici). Le succès de cette première édition fut tel que les organisateurs se penchent déjà sur la tenue d'une deuxième édition prévue fin 2018.

Un contexte conflictuel

A cheval entre le Tchad et le Cameroun, la vallée du Logone est une zone transfrontalière qui s'étend depuis N'Djaména, à la jonction des fleuves, le Chari et le Logone, jusqu’à la région de la Tandjilé. Elle regroupe plusieurs peuples (Gabri, Kabalaye, Mouroum, etc.) dont certains sont situés entre les deux pays (Moundang, Toupouri, Massa, Peulh…).
Début 2017, la violence déclenchée par Boko Haram avait fait plus de 100 000 déplacés internes, 7 000 réfugiés sur le sol tchadien et plus de 2 000 dans la ville de Bongor et ses environs. En 2015, cette situation avait même réveillé d’anciens antagonismes entre des communautés et rendu difficile la gestion des conflits au niveau communautaire.
Accusés d’être en collusion avec le groupe djihadiste, certains membres de l’ethnie buduma avaient même fait l'objet de stigmatisation. Sans oublier le regard porté par les habitants de la région sur les réfugiés et ceux qui les hébergent. L'organisation de ce festival devait donc permettre à la population de la région, plus particulièrement les jeunes, d'apaiser les conflits par le partage de leur culture.

Expositions d'objets d'art

Le public a ainsi pu découvrir lors de la foire d'exposition les nombreux objets culturels et artisanaux conservés depuis des années par les peuples de cette zone, tels que les minerais de fer, les monnaies anciennes africaines et européennes, les bois fossiles du Mayo-Kebbi Ouest, la pierre taillée et polie qui servait d’outil, la meule pour écraser le mil sans oublier les nombreux objets de parure (sceptres, bracelets, pipes des rois et grands prêtres ou chefs spirituels, armatures, étriers des chevaux en bronze et en or...)
à cette longue liste d’objets d’art, il faut ajouter ceux fabriqués pour la chasse et la pêche, parfois similaires à ceux de la guerre, mais aussi les objets de culte, de musique et les mets culinaires comme le fonio, devenu rare, ou le caolin blanc, rouge et jaunâtre.
Outre la foire d'exposition, le Dr Tonino Melis, prêtre catholique missionnaire xavérien et auteur de plusieurs écrits, a fait la chronologie des peuples de la vallée du Logone. Et le Père Marco Bertoni, qui a écrit sur le peuple Mousey, a invité la population à éduquer les enfants dans les valeurs de cette société.

Dimanche Isaac Lebon
Journaliste à la Radio Terre Nouvelle (RTN)
Bongor, Tchad
dimancheisaac@gmail.com

Danses, concerts, combats et jeux

Au cours des différentes prestations, le public a pu découvrir toute la richesse culturelle de cette région. Munis de couteaux de jet, de lances et de boucliers, les hommes du groupe de Zimés ont fait une démonstration de danse guerrière. Tandis que les colliers de paille au pied des danseurs du groupe Kabalaye ont rythmé le son du tambour, les coups de rein et les jeux de jambes ont ponctué la danse Ndallanga Mousseye de Berem.

De leur côté, les femmes Toupouri du groupe Maïmatinguilbe ont raconté le quotidien de la femme du Logone au rythme du Gourouna, une danse propre à cinq communautés. Dans les chansons et danses Lelenades, les femmes massa de Yagoua et de Droumka ont dénoncé les violences faites aux femmes et plaidé pour la scolarisation des filles. Les femmes Kim ont mis en scène le labour du fonio (pratique qui tend à disparaitre dans la sous-région) et ont aussi présenté l’intérêt de la poterie.

Les jeunes de la vallée du Logone ont, quant à eux, donné des concerts de musique moderne. Une troupe théâtrale a interprété «  La colère de Dieu » de Yamtchonga. Des combats de luttes traditionnelle et olympique en catégories 60, 70 et 80 kg ont aussi agrémenté ce festival.

La Radio Terre Nouvelle (99.4 FM), « au service du développement »

La Radio Terre Nouvelle (RTN) a deux stations. La première, à Bongor, a commencé à émettre en juillet 2000. La seconde, à Pala, a été lancée en septembre 2015.
La RTN a pour buts d'informer et de sensibiliser la population de la région en diffusant des programmes sur la santé, l’agriculture, l’environnement, la justice, la paix, les droits de l’homme, les femmes, la religion, mais aussi la culture.
Elle a aussi pour mission de créer des liens entre les différentes communautés en les incitant à trouver des solutions aux problèmes engendrés par la pauvreté et le sous-développement (les conflits intercommunautaires, le sida, l’alcoolisme etc.), mais aussi en leur offrant un espace de divertissement et d'expression.

rtn.direct.bongor@gmail.com

L'équipe de la Radio Terre Nouvelle (RTN) à Bongor.
L'équipe de la Radio Terre Nouvelle (RTN) à Bongor. Anne ROGER/ RFI

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