Accéder au contenu principal
France / Urbanisme

Cyrille Hanappe: «L’architecture est un droit de l’homme»

« Et si le camp devenait une extension de la ville ? » C’est en partant de cette question que Cyrille Hanappe, architecte et ingénieur, a conseillé à la conception du premier camp d’accueil des migrants à Grande-Synthe, à 40 kilomètres de Calais. Dans le documentaire Ville Monde, le réalisateur Antarès Bassis a suivi l'expérience de l’architecte pendant 18 mois, de l’emménagement du camp à sa destruction dans un incendie en avril 2017. Rencontre avec cet « architecte de l’urgence ».

Les constructions visant à accueillir les migrants à Grande Synthe (mars 2016).
Les constructions visant à accueillir les migrants à Grande Synthe (mars 2016). RFI/Guilhem Delteil
Publicité

A l’heure où la question de l’accueil des réfugiés agite l’Europe, le documentaire Ville Monde (diffusion le lundi 23 juillet, 23H20 sur France 3) fait largement écho à cette problématique, en retraçant la construction du camp La Linière, à Grande Synthe (Pas-de-Calais). Dans cette ville du nord de la France, particulièrement touchée par l’afflux de migrants, l’expérience démarre en mars 2016, contre l’avis de l’Etat.

Image du documentaire Ville Monde d'Antarès Bassis.
Image du documentaire Ville Monde d'Antarès Bassis. ® Ville Monde

A l’époque, soutenu par Médecins Sans Frontières, le maire de Grande-Synthe Damien Carême ouvre au lieu-dit La Linière, un camp « humanitaire et provisoire » pour 2 500 réfugiés. L’architecte Cyrille Hanappe, qui s’investit depuis plusieurs années déjà dans les bidonvilles d’Île-de-France, tente alors de convaincre les différents acteurs (Mairie, ONG, réfugiés) qu’il faut projeter cette construction éphémère, en bois, comme un véritable quartier de la ville.

Image du documentaire Ville Monde d'Antarès Bassis.
Image du documentaire Ville Monde d'Antarès Bassis. ® Ville Monde

Des situations d’urgence

« Il y a très peu d’architectes qui s’occupent de ces situations d’urgence, parce que ça ne rapporte pas et parce que c’est un impensé. Or il y a une demande énorme », soutient celui qui a même associé ses élèves de l'École Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Belleville au projet. Propreté, sécurité, lieux publics... Même quand l’urgence est totale, le « provisoire » doit être envisagé selon lui dans la durée. « L’architecte est un maïeuticien, quelqu’un qui fait accoucher, qui doit accompagner, conseiller techniquement », détaille Cyrille Hanappe.

En avril 2017, le camp de Grande-Synthe, est presque entièrement détruit dans un incendie. L’Etat propose alors des hébergements d’urgence et les ministres de l'Intérieur et du Logement, Matthias Fekl et Emmanuelle Cosse, annoncent : « Il n'y aura pas de reconstruction de nouveau campement ici ». Mais peu après, d’autres « jungles » se reforment. Les migrants courent toujours après la nourriture ou pour fuir la police et vivent dans des habitations de fortune.

Pourtant, « l’architecture, comme la beauté, est un droit de l’homme, soutient Cyrille Hanappe, qui travaille aujourd’hui sur la question des bidonvilles français, notamment à Marseille. C’est-à-dire qu’on ne doit pas être dans la merde (sic). On ne doit pas habiter dans des boites de conserves, des HLM pourris. Tout le monde a droit à un cadre de vie digne qui soit épanouissant et émancipateur ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.