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Attentats de Paris

Attentats à Paris: le jour d'après

C’est la sidération au lendemain des attentats qui ont frappé Paris ce 13 novembre. Au moins 129 personnes ont été tuées dans une série d'attaques simultanées, revendiquées par le groupe Etat islamique, menées vendredi soir dans différents lieux de la capitale française et aux abords du Stade de France à Saint-Denis, en banlieue parisienne. Le président François Hollande a décrété un deuil national de trois jours et a convoqué le Parlement réuni en Congrès lundi à Versailles.Un des auteurs de l'assaut du Bataclan a été identifié, il s'agit d'un Français de 29 ans né à Courcouronnes dans l'Essonne. Son père ainsi que son frère ont été placés samedi soir en garde à vue. Retour sur la journée de samedi.

Une rose fichée dans un impact de balle sur la vitre d'un restaurant visé lors des attentats de Paris. «Au nom de quoi», peut-on lire sur la note qui l'accompagne.
Une rose fichée dans un impact de balle sur la vitre d'un restaurant visé lors des attentats de Paris. «Au nom de quoi», peut-on lire sur la note qui l'accompagne. REUTERS/Pascal Rossignol
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  • Le père et le frère d'un des assaillant du Bataclan ont été placés en garde à vue samedi soir.
  • Le parquet fédéral belge a annoncé samedi avoir ouvert une enquête antiterroriste suite aux attentats de Paris et Saint-Denis.
  • « Trois équipes coordonnées » ont commis les attaques contre Paris et Saint-Denis, a annoncé samedi 14 novembre le procureur de Paris François Molins.
  • Plusieurs arrestations ont eu lieu à Bruxelles, ce samedi 14 novembre, a fait savoir le ministère belge de la Justice
  • Le groupe Etat islamique a revendiqué ce samedi matin dans un communiqué officiel la responsabilité des attentats
  • Le bilan total des attaques fait état ce samedi 14 novembre d'au moins 129 morts, outre sept assaillants. Selon les services hospitaliers, 352 personnes, dont 99 en « urgence absolue », sont actuellement prises en charge dans les hôpitaux
  • La préfecture de police a mis en place un numéro pour les témoins, le 197, et un pour toutes informations, le 0800 40 60 05
     

■ Les terribles événements de vendredi à Paris et Saint-Denis ont conduit la Belgique à décréter le niveau d'alerte maximal pour les grands événements. Le degré d'alerte est passé de deux à trois pour les événements réunissant un grand nombre de personnes. Ce niveau correspond à « une menace crédible et potentiellement imminente », explique Frédéric Cauderlier, porte-parole du Premier ministre Charles Michel. Côté russe, les services de sécurité ont été placés « en état d'alerte élevée ». « A la lumière des nouvelles menaces, toutes les composantes du système de sécurité ont été placées en état d'alerte élevée », a fait savoir le Comité national antiterroriste.

■ Le père ainsi que le frère d'un des kamikazes du Bataclan formellement identifié ont été placés en garde à vue samedi soir, ont appris des sources proches de l'enquête à l'AFP. La sous-direction antiterroriste et les policiers de la force d'intervention du Raid perquisitionnent le domicile du frère à Bondoufle dans l'Essonne et du père à Romilly-sur-Seine dans l'Aube. Les forces de l'ordre ont bouclé un quartier pavillonnaire de cette commune de l'est de la France et demandé aux habitants de ne pas sortir de chez eux. Le seul assaillant identifié par les enquêteurs est un Français de 29 ans né à Courcouronnes en banlieue parisienne.

■ Le parquet fédéral belge a ouvert samedi une enquête antiterroriste à la suite des attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, alors que la police belge a procédé à trois arrestations à Molenbeek, une commune bruxelloise. Etant donné que deux Belges ont été tués dans ces attaques, l'enquête pour « attentat terroriste et participation aux activités d'un groupe terroriste » a été confié à un juge d'instruction bruxellois anti-terroriste.

■ Deux hommes recherchés par la police française dans le cadre de l'enquête sur les attentats à Paris et Saint-Denis ont été enregistrés comme demandeurs d'asile en Grèce cette année, a annoncé samedi la police grecque. Les policiers français ont chargé leur homologues grecs de vérifier le passeport et les empreintes digitales d'un de ces hommes et les empreintes du second. Les autorités françaises pensent que les deux individus sont passés par la Grèce, principale porte d'entrée dans l'Union européenne pour les réfugiés, notamment syriens. Un passeport syrien a été retrouvé près de la dépouille d'un des kamikazes du Stade de France.

■ « Nous devons nous attendre à d'autres répliques », a déclaré le Premier ministre Manuel Valls, invité du journal télévisé de TF1, assurant que les services de renseignement n'ont pas failli. « Il n'y aura pas un moment de répit pour les gens qui attaquent les valeurs de la République », a-t-il prévenu avant d'assurer que « la COP21, qui fera de Paris à nouveau la capitale du monde », se tiendra comme prévu dès le 30 novembre, ainsi que les élections régionales les 6 et 13 décembre. Déterminé, le chef du gouvernement a affirmé qu'il fallait « expulser tous ces imams radicalisés ».

■ Le procureur de Paris a donné une conférence de presse lors de laquelle il a annoncé un bilan provisoire faisant état de 129 morts et 352 blessés, dont au moins 99 dans un état d'urgence absolue. François Molins a précisé que trois équipes coordonnées ont procédé aux attaques à Paris et Saint-Denis. Il a également parlé de sept terroristes et non huit comme indiqué précédemment. Le procureur a confirmé qu'un des trois assaillants du Bataclan a été « formellement identifié ». Il s'agit d'un Français né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes dans l'Essonne. L'individu était connu des services de renseignement français. Après huit condamnations entre 2004 et 2010, il avait fait l'objet d'une fiche S pour radicalisation en 2010.

François Molins nous apprend également qu'un Français résidant en Belgique avait loué une voiture retrouvée devant le Bataclan. Inconnu des services français, il a été interpellé samedi en Belgique avec deux autres personnes.

■ Sur les réseaux sociaux, les Français s'organisent pour montrer « que la solidarité française est bien plus forte que la violence ». Ils sont invités à manifester leur soutien aux familles des victimes en installant une bougie à leur fenêtre.

■ Plusieurs personnes ont été arrêtées samedi au cours d'une vaste opération de police dans la commune bruxelloise de Molenbeek. Ces arrestations « peuvent être vues en connexion avec une voiture Polo grise louée en Belgique retrouvée devant le Bataclan », a indiqué le ministre belge de la Justice, Koen Geens, à la RTBF. Des rescapés de la sanglante attaque qui a frappé la salle de concert parisienne avaient évoqué des assaillants venus dans une voiture immatriculée en Belgique.

■ Un Airbus A321 de la compagnie Air France à destination de Paris a été évacué pour être fouillé avant son départ à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol après que des « menaces » aient été adressées contre ce vol sur le réseau social Twitter, a annoncé la gendarmerie néerlandaise. « Nous prenons toujours les menaces très au sérieux, et nous avons décidé ici d'évacuer les passagers et de fouiller l'appareil », a déclaré le porte-parole de la gendarmerie néerlandaise, sans pour autant établir de lien avec les attentats de vendredi soir à Paris.

Parallèlement, l'aéroport de Gatwick, situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Londres, a été évacué après l'arrestation d'un Français de 41 ans et la découverte dans une poubelle d'une arme à feu dont on ignore si elle était en état de marche. « L'homme est interrogé et nous essayons de déterminer les circonstances de l'incident, mais il est trop tôt pour dire qu'elles étaient ses intentions, si jamais il en avait », a déclaré le chef de la police du comté dans un communiqué.

■ Le détenteur d'un passeport syrien découvert près du corps de l’un des auteurs des attaques est passé par la Grèce en octobre, selon le vice-ministre grec chargé de la Police. « Le détenteur du passeport a traversé l'île de Leros le 3 octobre 2015, où il a été identifié conformément à la réglementation européenne », a déclaré Nikos Toscas. Le vice-ministre n'a pas dit si le passeport avait été contrôlé dans d'autres pays par lesquels le détenteur serait passé dans son voyage vers la France.

■ France Médias Monde apprend le décès de l'un de ses techniciens qui collaborait depuis le démarrage de la chaîne à France 24. Il fait partie des victimes de l'attentat au Bataclan. Il avait 37 ans et était père d’un enfant.

■ Selon la télévision belge RTBF, des opérations de la police liées aux attaques sont en cours en cette fin de journée dans un quartier de Bruxelles. Citant une source anonyme, la RTBF précise que des perquisitions sont en cours dans ce quartier populaire et qu'un homme a été arrêté au cours de ces opérations.

■ Le président iranien Hassan Rohani reporte un voyage prévu en Europe, qualifiant les attentats de « crimes contre l'humanité ». « L'Iran réaffirme qu'un front international uni doit être constitué pour éliminer le terrorisme », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a lui aussi qualifié les attentats de « véritable crime contre l'humanité » appelant a une solidarité internationale contre « ces crimes terroristes », dans un message adressé à son homologue François Hollande.

■ Le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a affirmé qu'aucun lien formel n'avait encore été établi entre les attaques à Paris et l'arrestation d'un suspect la semaine dernière en Bavière. « Il y a un lien avec la France, mais il n'est pas sûr qu'il y ait un lien avec les attaques », de vendredi à Paris, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Selon lui, « une adresse à Paris » a été retrouvé dans les affaires du suspect arrêté à Rosenheim (Bavière).

■ Laurent Fabius annonce que la Conférence climat de Paris, l’une des plus grandes conférences internationales jamais organisées dans le pays, « se tiendra » avec une sécurité renforcée. La COP21 doit attirer près de 50 000 participants, y compris 25 000 délégués officiels venant des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des agences de l’UN, des ONG, et de la société civile. La conférence doit se tenir du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget (Seine-Saint-Denis), à une vingtaine de kilomètres au nord de Paris.Le président américain Barack Obama a annoncé pour sa part qu'il y participera comme prévu.

■ Alors que la classe politique française appelle à l’unité nationale, la présidente du Front national Marine Le Pen a assuré que « la France et les Français ne sont plus en sécurité ». « Le président de la République a annoncé l'état d'urgence et le contrôle temporaire aux frontières, c'est bien. Mais quoi qu'en dise l'Union européenne, il est indispensable que la France retrouve la maîtrise de ses frontières nationales définitivement », a réclamé Marine Le Pen, appelant à ce que « le fondamentalisme islamiste (soit) anéanti ».

■ Un Français a été identifié en début d'après-midi parmi les assaillants présumés du Bataclan. Parallèlement, un homme dont on ignore actuellement la nationalité, a été arrêté début novembre en Allemagne après la découverte d'armes et d'explosifs dans sa voiture. Il pourrait être lié aux attentats de Paris, selon le ministre-président du Land.

■ Depuis le drame, les réactions de soutien aux Français et les condoléances aux victimes affluent du monde entier. Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, lors d’une visite privée en France, a été reçu par son homologue François Hollande. A l’issue de son bref entretien, il a, à l'instar de ses homologues africains, condamné les attentats. Dernièrement, c'est la reine Elisabeth II qui a réagi. Elle s'est dite « profondément choquée et attristée » dans un message de condoléances adressé au président français François Hollande.

■ Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé un réexamen des mesures de sécurité au Royaume-Uni après les attentats de Paris, estimant que son pays faisait face à la « même menace ». « Nous devons nous attendre à des victimes britanniques » à Paris, a également prévenu le Premier ministre à l'issue d'une réunion de crise à Londres, alors que les mesures de sécurité ont déjà été renforcées dans le pays.

■ Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé, à la sortie d'une réunion internationale sur la Syrie à Vienne, que des « mesures » avaient été prises pour renforcer la protection des bâtiments officiels français à l'étranger. « J'ai pris des mesures au niveau international pour que toutes nos emprises - c'est-à-dire nos ambassades, consulats, instituts culturels, nos lycées - soient davantage protégées », a déclaré le ministre qui a dû quitter Vienne pour assister à de réunions gouvernementales en France.

■ Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a salué de son côté, lors d'un point presse ce samedi peu avant 14h, les sapeurs-pompiers et l'ensemble des services de secours « qui ont agi au milieu d'actes barbares et ont une nouvelle fois fait preuve d'une bravoure et générosité sans limite ». Et le ministre d’ajouter : « J'ai demandé d'organiser lundi à 12 heures un moment de recueillement. Nous sommes unanimes en soutien pour nos forces de l'ordre qui s'engagent totalement, comme en a témoigné hier soir le courage des policiers, de la BRI et du GIGN au moment de l'assaut donné pour libérer les otages du Bataclan de la barbarie des terroristes ».

■ Au moins deux ressortissants belges figurent parmi les victimes des attaques jihadistes, a annoncé le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, à la télévision RTBF. Par ailleurs, un Portugais de 63 ans, qui résidait à Paris et travaillait dans le transport de passagers, a également trouvé la mort dans les attentats, a indiqué le secrétaire d'Etat aux Communautés émigrées, José Cesario, à Lisbonne.

■ Une minute de silence aura lieu lundi 16 novembre à midi heure de Paris, en mémoire des victimes des attentats de vendredi.

■ Selon des sources policières, un passeport syrien a été retrouvé près du corps d'un des trois kamikazes qui se sont fait exploser près du Stade de France vendredi soir.

■ Ce samedi, Paris est plus calme qu'à l'ordinaire, nous rapporte notre envoyée spéciale Alice Pozycki. Dix mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l'hyper cacher de la porte de Vincennes, la capitale a de nouveau basculé dans l'horreur. A la mairie du XIe arrondissement où se trouve notre envoyé spécial Nicolas Falez, une cellule psychologique a été mise en place. Elle vient en aide à des habitants choqués, d’autant que c’est dans ce quartier, à quelques centaines de mètres seulement, qu’ont eu lieu une partie des attentats de janvier dernier.

Là où habituellement les touristes se bousculent pour accéder aux étages de la Tour Eiffel, ce matin, il n’y a qu’une centaine de personnes. Ce sont essentiellement des touristes étrangers qui souhaitaient visiter le monument mythique. Mais la Tour Eiffel n’a pas ouvert ses portes et restera fermée jusqu'à nouvel ordre. Des policiers et des militaires effectuent des patrouilles, ce qui rassure certains mais en effraie d’autres.

■ Le groupe Etat islamique a revendiqué ce samedi matin dans un communiqué officiel la responsabilité des attentats. Les jihadistes expliquent que les activistes portaient des gilets d'explosifs et des armes automatiques pour mener les attaques et précisent que l'opération avait été soigneusement préparée.

■ François Hollande a dénoncé un véritable « acte de guerre ». Parmi les messages transmis, le président a assuré que « tous les dispositifs » de sécurité sont renforcés à leur niveau maximum. Par ailleurs, le chef de l'Etat a déclaré que le groupe Etat islamique était derrière les attaques meurtrières de ce vendredi, répétant que « la France sera impitoyable » sur tous les terrains, « intérieur comme extérieur ».

Enfin, le président, qui s'adressera lundi 16 novembre au Parlement réuni en Congrès, a décrété un deuil national pendant trois jours.

De son côté, l'ancien président Nicolas Sarkozy, qui s’est entretenu avec François Hollande, a réclamé des « inflexions majeures » en matière de sécurité

Un conseil de Défense convoqué par le président François Hollande s'est déroulé à l'Elysée, avec le Premier ministre Manuel Valls, les ministres Ségolène Royal (Ecologie), Christiane Taubira (Justice), Jean-Yves Le Drian (Défense), Marisol Touraine (Santé), Emmanuel Macron (Economie), Michel Sapin (Finances) et Bernard Cazeneuve (Intérieur) ainsi que le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet.

Le directeur général de la Sécurité extérieure, le directeur général de la Sécurité intérieure, le directeur général de la Gendarmerie nationale, le directeur général de la Police nationale, le chef d'état-major des Armées, le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale et le préfet de police de Paris étaient également présents.

Outre-manche, le Premier ministre britannique David Cameron doit présider ce matin une réunion de crise. Un haut responsable de la police a par ailleurs annoncé un renforcement des mesures de sécurité. Le Premier ministre belge Charles Michel a pour sa part demandé à ses concitoyens d'éviter de se rendre à Paris, dans une déclaration à la télévision RTBF.

■ Le bilan ne cesse d'évoluer depuis que des assaillants ont perpétré de multiples attaques vendredi soir 13 novembre près du Stade de France, dans la banlieue nord de Paris, et dans une salle de concert et d'autres secteurs de l'Est parisien.

Retour sur le déroulement des attaques terroristes meurtrières à Paris


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