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France / Transport ferroviaire

«Droit de retrait» des cheminots: la circulation ferroviaire toujours perturbée

En France, le trafic ferroviaire a été très perturbé le 19 octobre, premier jour des vacances scolaires de la Toussaint. Certains TGV n'ont pas circulé et de nombreux autres trains (TER, RER) ont été retardés, voire annulés. Des perturbations qui se poursuivent ce 20 octobre. Les cheminots, qui réclament au moins deux agents par train, exercent depuis le 17 octobre un « droit de retrait » après un accident survenu à bord d'un train régional où le conducteur était le seul membre du personnel à bord. Pour le Premier ministre, Édouard Philippe, il s'agit d'une « grève sauvage ».

Des voies vides de train à la gare de Lyon, à Paris (image d'illustration).
Des voies vides de train à la gare de Lyon, à Paris (image d'illustration). REUTERS/Gonzalo Fuentes
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Après l'arrêt de travail surprise des cheminots conducteurs et contrôleurs, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, envisage de porter plainte car il estime que derrière ce « droit de retrait » se camoufle en fait une grève illégale.

Exercice « validé »

De son côté, le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Érik Meyer, se dit plutôt serein : « Plusieurs inspections du travail en région ont validé l’exercice du "droit de retrait" tel qu’il est mis en œuvre aujourd’hui par les agents de la SNCF. C’est une manœuvre de Pepy pour tenter d’intimider les agents et les faire retourner au travail. Les agents ne choisissent pas les dates, notamment de l’accident qui a entraîné ce "droit de retrait". Pour nous, aujourd’hui, Guillaume Pepy est dans un exercice qu’il connaît parce que c’est le même qu’il a pu faire l’an dernier lors de la grande grève contre la loi ferroviaire où il a usé, abusé de son droit de chef d’entreprise en faisant des ponctions illégales sur le salaire des agents, et en justice il a perdu. »

« On est confiants parce qu’aujourd’hui, la loi est de notre côté, poursuit Érik Meyer. Avec les prises de position du Premier ministre et de Guillaume Pepy, on voit bien que le partenaire qui ne souhaite pas négocier aujourd’hui, c’est la direction de la SNCF, ce ne sont pas les organisations syndicales et ce n’est pas Sud-Rail ». Côté usagers, bon nombre de voyageurs s'estiment lésés par le mouvement. Samedi 19 octobre, devant les panneaux d'affichage de cette gare parisienne, les visages étaient concentrés. Les usagers cherchent leur train : beaucoup sont retardés voir annulés. Alya Barka, partie de Genève en Suisse : « Mon TER a été annulé, donc du coup, j’ai dû prendre un TGV pour Paris. Et maintenant, il n’y a plus de place dans les trains. J’ai essayé de demander s’il y avait moyen d’avoir des billets sans place assise, on m’a dit que ce n’est plus possible ».

« Bande de fainéants ! »

Pour tenter de trouver une solution, les usagers font la queue pour s'adresser aux agents de la SNCF aux guichets. Un usager de la SNCF en revient dépité. Il est en train de louper un grand événement : « Je suis grand-père depuis trois heures. Je rentrais chez moi pour ma petite fille, mais ce n’est pas la peine. Bande de fainéants ! », lance-t-il très énervé. Pour ceux qui parviennent à trouver un billet, la facture est salée, jusqu'à quatre fois le prix du billet initial.

Mais, au-delà de l'aspect financier, c'est le caractère imprévu de cette mobilisation qui agace les voyageurs. Parmi eux, cette mère dont le fils est bloqué à Lorient, en Bretagne : « On évoque un "droit de retrait". Quand on exerce un "droit de retrait" quatre jours après un problème, ce n’est pas un "droit de retrait". C’est une grève déguisée. Et bizarrement, le jour des vacances, comme ça c’est plus efficace. Donc, on est toujours pris en otage par les salariés de la RATP ou de la SNCF. C’est formidable ». Pour l'heure, aucun compromis n'a été trouvé entre les syndicats et la direction.

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