Lubrizol, retour de flamme des habitants sur les réseaux sociaux
Les habitants de Seine-Maritime laissent éclater leur colère sur les réseaux sociaux concernant la gestion de l’incendie de l’usine Lubrizol et de la crise sanitaire et écologique qui en a suivi par le gouvernement français.
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De nombreux internautes se mobilisent principalement sur Internet pour connaître « la vérité » sur les conséquences que cette catastrophe industrielle aura sur leur santé et sur l’environnement. Sur les réseaux sociaux, de nombreux appels à s’organiser sont lancés. Le groupe Facebook dénommé « Collectif Lubrizol » recueille des témoignages.
Sur la plateforme Change.org, une pétition intitulée « Enquête sanitaire et environnementale sur les conséquences de l’incendie » réunit plus de 83 000 signatures à l’heure où est écrit cet article. Une cagnotte en ligne sur Leetchi est lancée pour financer « des tests de pollution, de manière indépendante et citoyenne ».
Doute sur le discours de la préfecture
Le ton monte sur les réseaux sociaux, beaucoup d’utilisateurs de Twitter mettent en doute la volonté de transparence affichée par les autorités. En moins de cinq jours, on est passé de « l’incendie est maitrisé » au « panache des fumées ne présentant pas de “toxicité aigüe” » selon la préfecture de Seine-Maritime. « Une toxicité aigüe, c’est quand on meurt tout de suite ? » S’interroge narquois un internaute.
Usine #Lubrizol en feu...
🎈Mormach (@mormach) September 27, 2019
Le nuage épais de fiumée noire chargé d'hydrocarbures qui se déposent partout...
"Aucune toxicité aigüe" ...assure le préfet de seine maritime.
"Toxicité aigüe" veut sans doute dire que vous pourriez mourir tout de suite ???https://t.co/L2JByiAnCN
Les communiqués s’enchaînent en invitant la population à « bien se laver les mains, laver les fruits et les légumes, ne pas entrer directement en contact avec la suie et utiliser des gants de ménage » pour nettoyer les résidus de combustion de l’incendie, ils certifient en même temps que l’air est d’une « qualité habituelle » et que l’eau reste potable malgré deux signalements de sa couleur parfois noirâtre. « Ce n’est pas de la suie qui tombe du ciel, mais bien des hydrocarbures », réagissent les internautes avec photos et vidéos à l’appui. « L’air toujours est irrespirable », ajoute un autre.
Voici deux echantillons d’eau récoltés jeudi par un agriculteur dont l’exploitation se situe à une vingtaine de kilomètres de l’usine #Lubrizol de #Rouen. Le premier, récupéré dans une gouttière, est complètement opaque. Le second provient d’une flaque d’eau. pic.twitter.com/Ar3wp6EAsE
Romain Houg (@Romhoug) September 28, 2019
« De l’eau noire coule dans nos robinets », fulminent quelques internautes, ce qui a été démenti par les autorités après enquête. Certains, en revanche, sont pris de nausées, de vomissements et de vertiges en respirant une atmosphère âcre et piquante. La préfecture a publié un arrêté restreignant les ventes des exploitations agricoles des communes du département.
C'est pas de la suie qui tombe du ciel mais bien des hydrocarbures. Le gouvernement n'a pas voulu affoler la population mais ce qui se passe est vraiment préoccupant. #MensongeDetat #Lubrizol #Rouen pic.twitter.com/o8LhW7kRFS
🔻Le Hérisson Rouge (@LeHerissonRouge) September 26, 2019
« Je viens de jeter 5 000 litres de lait dans la fosse à lisier » tweete alors dépitée une éleveuse. Les internautes publient également de nombreux posts humoristiques, à grand coup de photos montages et de pastiches vidéo de la série Tv Chernobyl pour l’adapter aux circonstances locales tandis que le célèbre slogan « Je suis Charlie » devient « Je suie Rouen » rappelant ainsi qu’une pluie noire s’est bien abattue sur la ville et la région. Toxique ou pas ? Telle est maintenant la question jusqu’ici restée sans réponse.
Heureusement qu'on nous a dit que l'eau est potable à Rouen pic.twitter.com/CbY7llEUw2
Ben (@Benlecointe) September 29, 2019
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