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France

La Corrèze rend hommage à Jacques Chirac, sa figure de proue

Le parcours de Jacques Chirac a souvent croisé les routes de Corrèze. C’est dans ce département rural du centre de la France que l’ancien président français a commencé sa carrière politique. Et dans la commune de Sarran se trouve le musée Jacques Chirac, où les visiteurs étaient nombreux à lui rendre hommage jeudi 26 septembre.

Le Musée du président Jacques Chirac à Sarran a été le lieu de nombreux hommages de visiteurs ce jeudi 26 septembre 2019 (image d'illustration).
Le Musée du président Jacques Chirac à Sarran a été le lieu de nombreux hommages de visiteurs ce jeudi 26 septembre 2019 (image d'illustration). AFP Photos/Mehdi Fedouach
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Ce vendredi matin, le journal local La Montagne titre « L’adieu au grand ». Le grand, c’est Jacques Chirac, le fils adoptif du département de Corrèze. Il est élu conseiller municipal de Sainte-Féréole en 1965. Et quand il se lance aux législatives de 1967, il choisit la terre de son enfance : la Corrèze, où enseignait son père.

Jacques Chirac l’emporte alors dans ce bastion de la gauche. C’est le début d’une grande histoire entre les Corréziens et Jacques Chirac, véritable passionné du terroir, comme en attestent ses longues visites annuelles au Salon de l'agriculture. Avec sa femme Bernadette, il achètera sur place le château de Bity, à Sarran.

Amoureux de la Corrèze

Il y revient tous les week-ends jusqu’à sa victoire présidentielle en 1995. Et même quand il est élu à l’Élysée, il met un point d’honneur à présenter à Tulle ses vœux chaque année. Amoureux de la Corrèze, il trouvait le moyen, même en voyage, d'en parler. Comme à Nouméa, où il ira jusqu'à dire : « C'est presque aussi beau que la Corrèze. »

« Il a beaucoup fait pour la Corrèze », répètent les Corréziens entre les autoroutes, les financements et les implantations d’usines. Jacques Chirac aura pesé de tout son poids pour arroser sa terre d’élection, rapporte notre envoyé spécial dans le département, Julien Chavanne.

La terre des présidents

Quand un jeune ambitieux socialiste arrive à son tour en Corrèze, en 1981, pour se frotter au patron du RPR aux élections législatives, dans le sillage de la victoire de François Mitterrand, Jacques Chirac le raille alors en affirmant que le nouveau président lui a envoyé son « Labrador ». Le jeune homme ne se démonte pas et vient répondre à Jacques Chirac lors d'un de ses rendez-vous avec les militants locaux. Son nom ? François Hollande.

C'est le début d'une longue histoire entre les deux hommes. François Hollande reprendra bien plus tard le poste de député de Jacques Chirac, puis le département. Et enfin, il s'installe à son tour à l'Élysée, faisant définitivement de la Corrèze une terre de présidents. Jacques Chirac affirmera même, en 2012, son intention de voter pour François Hollande, face caméra, en présence de l'intéressé.

De droite ou de gauche, les Corréziens saluent désormais l’homme Chirac, fidèle à sa terre d’élection. Mais ils se souviennent assez peu de son bilan. Plus de son style. C’est d’abord la personnalité de Jacques Chirac qui les a séduits, bien avant sa politique.

Il a adopté la Corrèze et la Corrèze l'a bien adopté.

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Hommage de Jean-Jacques Lauga, maire du village de Saint-Jal, à Jacques Chirac

Julien Chavanne

Son épouse aussi, aura été très présente en Corrèze. Bernadette Chirac a été conseillère municipale de Sarran pendant plus de 36 ans. C’est dans cette petite ville qu’est installé le musée du président Jacques Chirac.

Inauguré en 2000, le lieu abrite les cadeaux reçus par le chef de l'État et ses plus de 80 visites pendant les deux mandats présidentiels. Trois livres d'or y ont été ouverts à côté d'un grand portrait proclamant « Merci Monsieur Jacques Chirac ».

►À lire aussi : En France, les réactions se multiplient suite au décès de Jacques Chirac

Entre la Citroën CX empruntée par Jacques Chirac le soir de sa victoire à la présidentielle de 1995 et les montres, vases, stylos offerts lors de ses visites d’État, Jean-Claude replonge, ému, dans ses souvenirs de l’ancien président grâce au musée : « C’est un président que j’aimais bien. Ça me fait quelque chose, d’autant plus que je suis un peu de sa génération. Nous avons à peu près le même âge. »

« Il était très proche des gens »

Nicolas, lui, a seulement 23 ans. Jeune mais chiraquien dans l’âme, il s’arrête devant son endroit favori du musée, « devant des maillots que Didier Deschamps avait offert au président à l’époque lors de la victoire de la Coupe du monde 1998. C’est des images qui me restent, que revues et que je vois encore juste en voyant ça. »

Les Corréziens défilent pour rendre hommage et laisser quelques mots dans le livre d’or déposé dans l’entrée : « Il était terrien. Il était très proche des gens. » De la Corrèze, Jacques Chirac a en effet tiré son goût pour le terroir, son lien avec les agriculteurs, lui qui aimait tant « tâter l’arrière train des vaches », comme il le disait.

Il défendait le modèle agricole français. C’est un modèle avec des exploitations familiales. Dans nos régions, c’est ce qui convient pour garder un minimum de populations dans ces départements très ruraux.

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Réactions d’agriculteurs creusois à propos de Jacques Chirac

Marie Casadebaig

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