Emmanuel Macron à l'ONU: «Nous aurons des comptes à rendre»
Pour son troisième discours à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le président Macron a lancé mardi 24 septembre 2019 un vibrant appel aux autres dirigeants nationaux pour qu'ils « retrouvent le courage de bâtir la paix », dans un monde bousculé par les crises.
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De nos envoyées spéciales à New York, Véronique Rigolet & Murielle Paradon
Face aux crises régionales qui menacent et déstabilisent le monde, Emmanuel Macron a appelle à la responsabilité de tous les dirigeants, les exhortant à « retrouver le courage de bâtir la paix » en Libye, en Syrie ou encore dans le golfe Persique, au bord de l’embrasement selon le président français.
Dans les coulisses du siège de l'ONU, les rencontres autour de l’Iran sont allées bon train. En 48 heures de tractations diplomatiques, M. Macron a vu deux fois Donald Trump et Hassan Rohani pour tenter de les convaincre de reprendre le dialogue et les négociations autour de l’accord sur le nucléaire iranien.
« Plus que jamais, le temps est à la reprise des négociations, a déclaré le chef de l'État français à la tribune des Nations unies. Je n'ai aucune naïveté et je ne crois pas non plus aux miracles. Je crois au courage de bâtir la paix. Et je sais que les États-Unis d'Amérique, que l'Iran, ont ce courage. »
Mais force est de constater que ses efforts sont restés vains. Les deux dirigeants refusent pour l’instant de se rencontrer. Donald Trump, qui a évoqué à la tribune « une soif de sang » de l'Iran après les récentes attaques sur l’Arabie saoudite, veut réunir certaines conditions autour de la sécurité dans la région.
Quant à Hassan Rohani, il exige la levée des sanctions américaines contre son pays comme préalable à toute discussion. « Cela semble irréaliste », a admis la chancelière allemande Angela Merkel, qui elle aussi a pu parler aux dirigeants des deux pays - d’autres pays comme le Pakistan ont également offert leur médiation.
« Je ne suis pas en train de vous dire que tout va bien en France »
La mobilisation à l’ONU et de la France en particulier est donc là. Les avancées dépendront de la bonne volonté des principaux acteurs du dossier. Le discours de Hassan Rohani est attendu ce mercredi, alors que son pays est accusé d’être derrière les récentes attaques contre les installations pétrolières saoudiennes.
S'il n'a pas réussi à provoquer une poignée de main Rohani-Trump, M. Macron s’est dit convaincu, avant de partir, d’avoir réussi à créer « les conditions d’une reprise rapide du dialogue ». « À eux maintenant, a-t-il conclu, de prendre leurs responsabilités. » Une politique des « petits pas », explique un diplomate.
La France l’espère, cela finira par porter ses fruits. Et il en va de même pour le dossier climatique, grande priorité du président français qui, à la tribune, a exhorté ses homologues à l'action, alors que le sommet climat s’est soldé la veille par un quasi échec, les grands États refusant d’accroître leurs efforts en la matière.
« Nous ne sommes pas au rendez-vous des exigences face au réchauffement climatique », a regretté Emmanuel Macron, appelant ses homologues du monde entier à un travail collectif, tout en précisant : « Je ne suis pas en train de vous dire que tout va bien en France et que nous avons tout bien fait, loin de là. »
« Si collectivement nous ne sommes pas responsables, transparants et que nous n'acceptons pas la cohérence entre nos actes et nos mots, entre nos agendas commerciaux et climatiques, nous n'y arriverons jamais », a prévenu le président français. Et de conlcure : « Nous aurons des comptes à rendre. »
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