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Féminicides / Violences

[INFOGRAPHIE] Violences conjugales: un féminicide tous les trois jours en France

En France, le gouvernement lance ce mardi 3 septembre un « Grenelle des violences conjugales » pour enrayer le phénomène des féminicides. Le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-compagnon ne baisse pas. Explications en infographies.

Rassemblement contre les féminicides à Paris, le 6 juillet 2019.
Rassemblement contre les féminicides à Paris, le 6 juillet 2019. Martin BUREAU / AFP
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► Quels sont les chiffres de l'année 2018 ?

Selon les chiffres de la délégation aux victimes (DAV) du ministère de l'Intérieur, dévoilés le 10 juillet dernier, 149 personnes sont décédées sous les coups de leur partenaire ou de leur ex-partenaire en 2018. Parmi les victimes, on dénombre 121 femmes et 28 hommes. Quelque 21 enfants ont été tués lors de violences au sein du couple.

Ainsi, en France, un décès criminel au sein du couple survient tous les deux jours et demi, et un féminicide a lieu tous les trois jours.

► Quelle est l'évolution du nombre de féminicides en France ?

Le nombre de féminicides conjuguaux en France est stable depuis plusieurs années. Plus de 120 femmes continuent de mourir chaque année des mains de leur conjoint ou de leur ex-partenaire : 122 en 2015, 123 en 2016, 130 en 2017, et 121 en 2018.

D’après un décompte du collectif Féminicides par compagnons ou ex en juillet dernier, au moins 74 femmes sont mortes en France depuis le 1er janvier 2019 (soit un nombre à la hausse sur 6 mois). Le 6 juillet, plus d’un millier de personnes ont ainsi manifesté à Paris pour demander au gouvernement d’agir. C’est en réponse à ce rassemblement que Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé le lendemain un « Grenelle des violences conjugales ».

► Quels sont les mobiles ?

Selon la dernière étude de la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur, « il s’agit dans la grande majorité des cas d’un meurtre, commis avec une arme et dont les principaux mobiles sont la dispute [59 cas] ou la non acceptation de la séparation [29 cas]. »

► Quelle est la situation en Europe ?

En 2015, la France faisait déjà partie des pays européens où le nombre de féminicides est le plus élevé. Elle arrivait ainsi en deuxième position (142 féminicides), derrière Allemagne (210 féminicides). À noter : tous les pays ne mettent pas leurs données à disposition via Eurostat, et la méthode de calcul diffère de celle des autres études. 

Si la France accuse un retard important, un pays est souvent cité en exemple : l’Espagne. En 15 ans, le nombre de féminicides a quasiment été divisé par deux, passant de 71 en 2003 à 47 en 2018. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a mis en place, dans les années 2000, des mesures pionnières. La loi organique de 2004 a hissé ce fléau au rang de grande cause nationale. Plus de cent tribunaux spécialisés ont été crées, aux prérogatives renforcées. L’État espagnol peut par exemple porter plainte à la place de la victime.

►À lire aussi : L'Espagne, bonne élève dans la lutte contre les violences faites aux femmes

En Espagne, environ 1 200 conjoints violents portent un bracelet électronique. La victime est prévenue si l’agresseur se trouve à proximité, tout comme la police (un dispositif moins généralisé en France). Le pays compte aussi 10 000 « téléphones grave danger », contre 3 000 en France, permettant aux victimes de joindre un système d'assistance. Enfin, l’Espagne consacre 200 millions d’euros par an à lutte contre les féminicides, alors que le budget actuel en France est estimé à 79 millions d’euros.

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