Accéder au contenu principal
France

Enfants de jihadistes: la France continue le «cas par cas» en Syrie

Dans un avis rendu ce mercredi 29 mai, le défenseur des droits exige de faire cesser les traitements inhumains et dégradants subis par les enfants français de jihadistes emprisonnés dans des camps au nord de la Syrie. Il faudrait donc les rapatrier.

Ce sont 73 000 personnes qui vivent dans le campement de al-Hol au Kurdistan syrien selon l'ONU, dont 12 000 étrangers de familles jihadistes étroitement surveillés.
Ce sont 73 000 personnes qui vivent dans le campement de al-Hol au Kurdistan syrien selon l'ONU, dont 12 000 étrangers de familles jihadistes étroitement surveillés. AFP PHOTO/GIUSEPPE CACACE
Publicité

Pour le gouvernement français, les exigences du défendeur du droit ne sont pas possibles. Il compte bien continuer à pratiquer un « cas par cas » sur place avant de décider ou non de faire rentrer chaque enfant. Une ligne de conduite inadmissible, pour le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, Jean-Marie Delarue :« Le souci de sécurité du gouvernement doit s’exercer dans le cadre du bien-être de ces enfants et comme le disent les traités internationaux, de l’intérêt supérieur de l’enfant.

« Qui est-ce qui va enquêter ? »

« Peut-être, parmi ces enfants et surtout parmi leurs parents, poursuit Jean-Marie Delarue, il y a des gens qui se sont rendus coupables de crimes. Et donc là il faudra nécessairement faire du cas par cas, c’est-à-dire faire ce qu’on fait déjà aujourd’hui pour les gens qui rentrent. Ce n’est pas nouveau. On regarde, on étudie chaque cas pour savoir si d’abord on les met en prison ou pas, si on les poursuit ou pas. Par conséquent, ce cas par cas n’offre rien d’original, c’est le cas par cas qu’on fait sur tous les crimes et délits qui se produisent sur le territoire quand on a un criminel ou un délinquant qui a une famille avec des enfants.

« En revanche, le cas par cas qu’on nous fait en Syrie, c’est quoi ? Ce sont les militaires qui sont sur place qui font du cas par cas ? Qui est-ce qui va enquêter ? Il n’y a pas de justice locale alors que fait-on ? C’est le hasard ? Mais tout ça est proprement inadmissible. Est-ce qu’en France quand on emprisonne un criminel, on en tient rigueur à son jeune enfant de trois ans ? C’est exactement ce qu’on est en train de faire en Syrie, conclut le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme. »

450 ressortissants français détenus par les Kurdes

Jusqu'ici, cinq orphelins sont ainsi revenus le 15 mars et une fillette de trois ans le 27 mars, dont la mère a été condamnée à la perpétuité en Irak. Selon le Quai d'Orsay, environ 450 ressortissants français affiliés au groupe État islamique (EI) sont détenus par les Kurdes ou retenus dans des camps de réfugiés dans le nord-est de la Syrie, dans des conditions sanitaires alarmantes, selon les observateurs.

►À lire aussi : Retour d'enfants de jihadistes en France, un débat judiciaire inédit

« Enfin, on a une autorité nationale qui condamne la France et qui l'exhorte à respecter ses engagements internationaux et européens », a réagi auprès de l'AFP Me Marie Dosé, qui représente plusieurs jihadistes français et leurs familles. Le défenseur des droits avait été saisi par plusieurs familles depuis la fin 2017.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.