France: échec des négociations sur l’assurance-chômage

C'était leur 10e rencontre en trois mois et demi, mais rien n'y a fait. Syndicats et patronat n'ont pas réussi à s'entendre pour réformer l'assurance-chômage, comme le demandait le gouvernement. Les désaccords sont trop profonds sur les moyens de limiter le recours aux contrats courts. Après cet échec que beaucoup attendaient, c'est désormais le gouvernement qui doit reprendre la main.

Les négociations sur la réforme de l'assurance-chômage se poursuivent. REUTERS/Christian Hartmann

La réunion aura duré à peine une heure et à la sortie, un constat s'impose à tous : « La dizaine de propositions formulées [par le Medef] n’a pas remporté l’adhésion des organisations syndicales », comme le regrette le négociateur du patronat Hubert Mongon.

Le « bonus-malus », ligne rouge pour les patrons

Le dialogue bute comme toujours sur le « bonus-malus », un dispositif réclamé par les syndicats et destiné à mettre fin à l'explosion des recours aux contrats courts par les entreprises. Une ligne rouge pour les patrons, jugés responsables de cette impasse par les syndicats. « Ça fait huit semaines que le patronat nous promène en ne lâchant absolument aucune mesure de lutte contre la précarité », lance le représentant de la CGT Denis Gravouil.

Le dialogue est encore compliqué par le contexte de tension sociale. Pour tous, la balle est maintenant dans le camp du gouvernement, quitte à mettre un coup d'arrêt au traditionnel paritarisme. « La CFDT demande l’organisation d’une tripartite, défend Marylise Léon, secrétaire générale adjointe du syndicat. On voit que le gouvernement ou le président de la République sont régulièrement intervenus publiquement pendant la négociation. Le plus simple est que tout le monde se mette autour de la table. »

Face à cette impasse, le ministère du Travail annonce qu'il prendra ses responsabilités.

►À écouter : Qui va perdre et qui va gagner dans la réforme de l'assurance-chômage ?