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France

Le procès «Air Cocaïne» s'ouvre en l'absence de deux accusés

Pilotes de jet privé, douanier indélicat, commanditaire... plusieurs avocats ont demandé dès l'ouverture, lundi, le report du procès « Air Cocaïne » en déplorant l'absence de deux des neuf suspects dans cette affaire à rebondissements, jugée par une cour d'assises spéciale dans le sud-est de la France.

Cour d'assises d'Aix-en-Provence. Des dizaines de dossiers ont composé l'instruction.
Cour d'assises d'Aix-en-Provence. Des dizaines de dossiers ont composé l'instruction. GERARD JULIEN / AFP
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« On est comme dans un avion sans aile, confrontés à une difficulté majeure, l'absence de deux accusés à ce procès », a déploré dans la matinée Me Céline Astolfe, conseil de Fabrice Alcaud, un des neuf accusés. Après trois heures de délibéré des six magistrats professionnels de la cour d'assises spéciale, habilitée à juger ce vaste trafic international de stupéfiants « en bande organisée », le président Jean-Luc Tournier a annoncé dans l'après-midi un « sursis à statuer » et la poursuite du procès, sans toutefois rejeter les demandes de la défense.

Six ans après les premiers signalements de vols transatlantiques suspects avec la République dominicaine, puis une saisie spectaculaire de 680 kilogrammes de cocaïne dans un jet Falcon 50 à Punta Cana, un seul accusé soupçonné d'être le commanditaire, Ali Bouchareb, 47 ans, comparaît détenu. Les huit autres sont arrivés libres.

Mais surtout, deux acteurs essentiels, Nicolas Pisapia et Alain Castany, passagers du Falcon 50 rempli de cocaïne intercepté sur le tarmac de Punta Cana en 2013, ont obtenu ces derniers jours que leur cas soit dissocié.

M. Pisapia est le dernier protagoniste toujours en République dominicaine. Il est sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter l'île, dans l'attente d'une décision de la Cour suprême locale sur sa condamnation à 20 ans de prison. Alain Castany, un septuagénaire définitivement condamné à la même peine par la justice dominicaine, rapatrié par la voie légale en France, est trop souffrant pour comparaître pour le délit « d'association de malfaiteurs ».

Parmi les accusés présents figurent les deux anciens pilotes de chasse Pascal Fauret, aujourd'hui âgé de 58 ans, et Bruno Odos, 59 ans, aux commandes du jet en République dominicaine dans la nuit du 19 au 20 mars 2013. La police avait alors découvert 26 valises de drogue, calées dans les soutes et jusque dans le coin salon d'un Falcon 50. Le jet privé s'apprêtait à décoller pour la France, via les Açores. « Il faut organiser un procès dans lequel chacun pourra s'exprimer de manière complète et contradictoire », a souligné leur avocat, Me Antoine Vey.

Ces deux Français avaient été immédiatement arrêtés tout comme les passagers, Nicolas Pisapia et Alain Castany. Malgré leurs dénégations, ils seront condamnés par la justice dominicaine en 2015 à vingt ans de prison. Depuis, leurs destins se sont séparés: les pilotes sont parvenus à s'enfuir clandestinement vers la France. Les interrogatoires de ces deux anciens de l'aéronavale et de l'Armée de l'air aux casiers judiciaires vierges restent parmi les plus attendus dans la centaine de témoignages et d'auditions d'experts programmés au long des sept semaines de procès.

Des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle sont encourues au terme de ce procès, le plus important de l'année devant la cour d'assises à Aix-en-Provence, qui doit durer jusqu'au 5 avril.

(Avec Afp)

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