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France / «gilets Jaunes»

Rassemblements des «gilets jaunes»: un acte XIII en ordre dispersé

Après presque trois mois de contestation, les « gilets jaunes », pour leur acte XIII, vont à nouveau manifester dans toute la France, ce samedi 9 février. Mais la mobilisation semble refluer, entre rassemblements multiples à l'ampleur incertaine et querelles autour d'éventuelles récupérations politiques.

Un officier de police en marge d'une manifestation du mouvement des «gilets jaunes» à Angers, le 19 janvier 2019.
Un officier de police en marge d'une manifestation du mouvement des «gilets jaunes» à Angers, le 19 janvier 2019. REUTERS/Stephane Mahe
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L'acte XII des «gilets jaunes» a montré, le samedi 2 février, un reflux de la mobilisation : 58 600 personnes ont manifesté dans toute la France ce jour-là, un chiffre cependant contesté par le mouvement, qui a revendiqué un « nombre jaune » de 116 000 manifestants. Dédiée à un hommage aux personnes blessées depuis le début de la contestation, cette journée a néanmoins permis aux « gilets jaunes » de retrouver une unité en se rassemblant - majoritairement à Paris - malgré les divergences existant au sein de ce mouvement horizontal et hétéroclite.

Cortèges dispersés

Ce samedi 9 février, pour l'acte XIII, les cortèges devraient cette fois être nettement plus dispersés sur tout le territoire. À Paris, une manifestation au départ de la place de l'Étoile doit normalement débuter vers 10h30 et trois rassemblements ont également été déclarés, relayés par le chauffeur-routier Éric Drouet, une des principales figures du mouvement. Cependant, « la particularité, de cette journée est un retour au principe de non-déclaration des manifestations », selon la préfecture de police, pour qui « des rassemblements et cortèges informels ne sont pas à exclure ».

En région, Bordeaux et Toulouse, pôles contestataires importants depuis plusieurs semaines, souvent avec des heurts, prévoient un rassemblement. Diverses manifestations et actions sont également programmées dans d'autres cités : Montpellier, Lille, Nantes, Rennes, Brest, Caen, Lorient... Une fragmentation qui illustre les tiraillements au sein des « gilets jaunes ». D'un côté, certains souhaitent faire prospérer la colère sociale, quitte à remiser leur méfiance des syndicats pour manifester main dans la main avec la CGT : une première le 5 février qui a rassemblé 137 200 personnes en France selon l'Intérieur - plus que lors des dix derniers actes des « gilets jaunes ».

De l'autre, nombre d'entre eux veulent éviter à tout prix une récupération politique, au moment où Rome multiplie les encouragements au mouvement dans la perspective des élections européennes. Ainsi, Luigi Di Magio, chef de file du Mouvement cinq étoiles et numéro deux du gouvernement italien, a semé la zizanie en rencontrant Christophe Chalençon - une figure controversée qui a appelé à installer un ancien militaire au pouvoir - et d'autres membres d'une liste de « gilets jaunes » montée pour ces élections. Une rencontre impromptue, organisée à l'insu de la tête de liste, Ingrid Levavasseur, et qui a provoqué une crise diplomatique historique entre l'Italie et la France.

Un mouvement « apolitique » ?

Afin de protester contre toute instrumentalisation, Maxime Nicolle, autre figure historique des « gilets jaunes », s'est déplacé dès vendredi à la frontière italienne pour répéter que le mouvement « n'a pas de leader » et « est apolitique ». Il compte rester samedi dans la région de Nice pour un rassemblement sur place, qui espère fédérer la région Provence-Alpes-Côtes-D'Azur.

Aux yeux de l'opinion, le mouvement des « gilets jaunes » semble toujours pertinent : selon un sondage YouGov diffusé jeudi, près de deux Français sur trois (64%) continuent de « soutenir » leur mouvement, soit deux points de plus en un mois, et 77% (+3) jugent leur mobilisation justifiée.

(avec AFP)

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