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France

«Grand débat national», mode d'emploi

Le « grand débat national » est lancé ce mardi 15 janvier en France. Emmanuel Macron se rend en Normandie pour donner le coup d'envoi de cette consultation censée répondre à la crise des « gilets jaunes ». Le chef de l'Etat va rencontrer des maires. Les élus locaux seront en première ligne pour organiser ces trois mois de débat. Pour garantir l'indépendance des échanges, assurer la remontée des doléances, le gouvernement cherche encore un plan B après le départ de Chantal Jouanno. La présidente de la Commission nationale du débat public s'est retirée à cause de la polémique sur son salaire. Pour la remplacer, le Premier ministre veut un collège de garants. Mais ils ne sont toujours pas connus.

Un cahier de doléances dans le hall d'accueil de la mairie de Grand Bourgtheroulde (Eure) où Emmanuel Macron doit officiellement lancer le «grand débat national» mardi 15 janvier.
Un cahier de doléances dans le hall d'accueil de la mairie de Grand Bourgtheroulde (Eure) où Emmanuel Macron doit officiellement lancer le «grand débat national» mardi 15 janvier. REUTERS/Benoit Tessier
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Le débat, qui doit être formellement lancé par Emmanuel Macron mardi dans l'Eure, durera deux mois, jusqu'au 15 mars. Première forme : des « réunions d'initiatives locales », qui seront organisées « partout en France, à l'initiative de maires ou de citoyens », a confirmé le Premier ministre.

A compter du 21 janvier, les contributions des Français pourront être déposées sur le site www.granddebat.fr ou envoyées par courrier postal à la « mission grand débat » (244, boulevard Saint-Germain, Paris VIIe). La liste des débats organisés dans chaque région figurera sur le site internet, où les organisateurs pourront déclarer la tenue d'un débat.

Des « kits méthodologiques » et des fiches thématiques sur les thèmes débattus (fiscalité et dépenses publiques, organisation des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté, déclinés en 35 questions), seront distribués aux organisateurs pour faciliter la tenue de débats. Des stands de proximité seront installés « dans des lieux de passages du quotidien ».

Enfin, dans la phase finale du débat, à partir du 1er mars, des « conférences citoyennes régionales » seront comme prévu organisées. Réunissant dans chaque région un groupe représentatif d'une centaine de personnes tirées au sort, ils « pourront participer à l'élaboration de pistes concrètes, donner leur avis sur ce qui ressort des premières semaines du grand débat national et nourriront ainsi la réflexion sur les suites à donner », selon Matignon.

Reprise en main de l'exécutif ?

Pour piloter l'animation du débat, deux ministres ont été désignés par le Premier ministre : Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon « se chargeront de faire vivre le débat, en suivre l'évolution et d'organiser la mobilisation de tous pour faire de ce grand débat un succès démocratique », selon Matignon.

Edouard Philippe a défendu ces nominations, qui suscitent des inquiétudes sur une possible reprise en main de l'exécutif sur le débat, après la fin de mission de la Commission nationale du débat public et de sa présidente Chantal Jouanno.

Un collège de cinq « garants » va par ailleurs être nommé pour « garantir l'indépendance » de l'exercice, mais ces nominations devront encore attendre vendredi, alors que la naissance de ce grand débat se fait dans la douleur. Deux de ces cinq personnes seront désignées par le gouvernement, tandis que les trois autres seront nommées respectivement par les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental.

Mission bénévole pour les « garants »

La recherche des perles rares est difficile. Le poste risqué. Leur CV, leurs déclarations passées, seront scrutés à la loupe. Sans compter que la mission sera bénévole. L'exécutif ne veut pas d'une nouvelle polémique sur les salaires.

Le gouvernement va également proposer « à toutes les formations politiques représentées à l'Assemblée nationale ou au Sénat » de participer à un « comité de suivi, chargé de veiller au plein respect du principe de pluralisme ». La mission du grand débat national et les ministres en charge réuniront également « régulièrement » les partenaires sociaux, les acteurs associatifs et les associations d'élus.

Dans sa lettre aux Français diffusée dimanche soir, le président Macron a assuré que les propositions serviraient à l'élaboration d'un « nouveau contrat pour la Nation », dont il rendra compte « dans le mois qui suivra la fin du débat ».

Le gouvernement rendra publiques toutes les contributions et « prendra en compte tous les avis et propositions », « selon les principes de transparence, de pluralisme et d'inclusion, de neutralité, d'égalité, de respect de la parole de chacun ».


► REPORTAGE

Selon un sondage Opinionway, un Français sur deux envisage de participer au « grand débat national ».

Ils veulent faire ça pour apaiser le mouvement, mais leur réponse c'est déjà tout prévu

01:22

Reportage dans les rues de Bourges

Pauline Gleize

→ À la Une de la revue de presse : c’est presque parti pour le « grand débat » !

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