«Gilets jaunes»: deux lignes économiques au gouvernement
Pour sortir de la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a dévoilé plusieurs mesures destinées à redonner du pouvoir d'achat aux Français en tentant d'éviter les dérapages budgétaires. Un arbitrage du président de la République, alors que les deux ministres les plus concernés ne partagent pas toujours la même analyse de la situation.
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« On a le droit d’avoir des sensibilités différentes », expliquait Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes Publics au mois de mai dernier. Son collègue de l'Economie, Bruno Le Maire, voulait alors diminuer certaines aides sociales en vertu de la lutte contre les déficits, contre la dette publique, pour respecter les engagements européens et au nom de la lutte contre le chômage.
Gérald Darmanin proposait en revanche de « réduire les aides aux entreprises », d’environ 5 milliards d’euros par an. Depuis, les deux locataires de Bercy avaient enterré leurs divergences. Jusqu'à l'éclatement au mois de novembre de la crise des « gilets jaunes » et l'urgence de trouver des marges de manoeuvre budgétaires.
L'offre ou la demande
Bruno Le Maire a un credo : la compétitivité des entreprises, c'est le sens de la loi Pacte qu'il porte depuis des mois. La politique de l'offre, l'emploi avant tout. Alors que Gérald Darmanin défend avant tout le pouvoir d'achat. Diminuer autant que possible les impôts pour les ménages modestes. La politique de la demande.
C'est plutôt la tendance choisie par le Emmanuel Macron avec la défiscalisation des heures supplémentaires, la prime de fin d'année, l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités, l'augmentation du salaire minimum. Quelques heures avant l'allocution du chef de l'Etat, Bruno Le Maire s'était publiquement opposé à ces deux dernières mesures.
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