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France

Attaque à Strasbourg: ce que l'on sait

Le dernier bilan de l'attentat qui a frappé le marché de Noël de Strasbourg mardi 11 décembre fait état de deux morts, un blessé en état de mort cérébrale morts et 12 autres blessés. Le gouvernement a porté le niveau du plan « vigipirate » à « urgence attentat ». Il était 19h50 lorsqu'un individu armé est entré dans le périmètre du marché de Noël et a ouvert le feu. Le procureur de Paris a fait le point sur l'enquête à la mi-journée.

Mercredi 12 décembre au matin, la police française sécurise une rue dans le centre de Strasbourg après l'attaque de mardi soir.
Mercredi 12 décembre au matin, la police française sécurise une rue dans le centre de Strasbourg après l'attaque de mardi soir. REUTERS/Christian Hartmann
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♦ Faits de droit commun et fiché S

Le tireur a été identifié. Fiché S, il se prénomme Chérif C. et a 29 ans. Il est né et vit à Strasbourg, et selon les autorités, il est connu de la justice pour des faits de droit commun, des faits de violence en France mais aussi en Allemagne, où il avait été condamné pour vol aggravé. Mais il apparaissait également sur le Radar de la Direction générale de la sécurité intérieure, fiché pour radicalisation.

Dès 22h hier, la section antiterroriste du parquet de Paris a décidé de se saisir des faits. Une décision qui s'explique « au regard du lieu ciblé, du mode opératoire, de son profil et des témoignages recueillis auprès de ceux qui l'ont entendu crier "Allah Akbar" », a déclaré le procureur de Paris, Rémy Heitz, à la mi-journée. Une enquête pour assassinats, tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes criminelle a été ouverte.

♦ Motivation terroriste

« Le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire, nous rappelant de facon dramatique que la menace est toujours bien réelle », a déclaré le procureur de Paris Rémy Heitz lors d'une conférence de presse au tribunal de grande instance de Strasbourg.

Plus tôt, interviewé sur France Inter, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait appelé à la « plus grande prudence » sur la qualification des faits. « La motivation terroriste de l'acte n'est pas encore établie », avait-il déclaré L'individu « n'a jamais été connu pour des délits liés au terrorisme », avait précisé Laurent Nuñez. L'homme était suivi par les services de renseignements après la détection d'une « radicalisation dans sa pratique » religieuse mais n'avait jamais donné « de signe de passage à l'acte ».

Perquisitions

Le procureur de Paris a également annoncé que « quatre proches » de l'assaillant « ont été placés en garde à vue cette nuit ». Ces gardes à vue sont toujours en cours. Le chef du parquet antiterroriste a également précisé que « plusieurs perquisitions ont été réalisées cette nuit dans des lieux que celui-ci est susceptible de fréquenter ».

L'individu recherché s'était auparavant fait remarquer par sa violence et son prosélytisme religieux en détention, d'où la surveillance dont il faisait l'objet. Une surveillance qui a conduit à une perquisition à son domicile dans la matinée hier, avant les faits donc.

Une perquisition dans le cadre d'une enquête pour tentative d'homicide. Il ne se trouvait pas chez lui à ce moment et les policiers n'ont donc pas pu l'interroger. Mais, à son domicile, ils ont trouvé des grenades et interpellé cinq personnes. Et ce mercredi, la question se pose : cette opération de police a-t-elle était l'élément déclencheur de ce périple meurtrier ?

Déroulement de l’attaque

La vieille ville de Strasbourg où se tient le marché de Noël est ceinturée par les eaux. On accède à ce centre historique, nommé la grande île, par des ponts. L’individu armé est arrivé par le pont du Corbeau, avant de se diriger vers la rue des Orfèvres, une artère très animée, située à quelques pas de la cathédrale et du marché de Noël.

C’est dans cette rue, peuplée de nombreuses terrasses et restaurants, que l'individu, équipé d'une arme automatique a débuté son périple meurtrier, faisant une première victime, blessant d'autres personnes. Selon le ministère de l'Intérieur, il y a eu trois scènes de coups de feu.

Réaction rapide des forces de l'ordre

Le centre historique immédiatement était bouclé par les forces de l'ordre. Tous les témoins ont été frappés par la rapidité de la réaction des forces de l'ordre. Dès les premiers coups de feu tirés, des policiers municipaux, des CRS, des militaires en armes de l'opération sentinelle, ont afflué vers le lieu de la fusillade, suivi dans leur sillage par des véhicules de secours.

Les passants ont été mis à l'abri, évacués ou confinés dans les restaurants qui, très vite, ont bouclé leurs portes à l'appel de la Préfecture. Un point de regroupement des victimes a été installé place Kléber, le plan blanc a été déclenché pour mettre en alerte les hôpitaux. Le confinement n'a été levé qu'au milieu de la nuit.

Par deux fois, l'assaillant a échangé des coups de feu avec les forces de sécurité. Entre 20h20 et 21h00, l'homme a fait feu sur les soldats du dispositif « Sentinelle » qui patrouillaient dans la vieille ville. Les soldats ont alors riposté. Lors de ces échanges de tirs, l'assaillant a été blessé, l'un de ces militaires a également été légèrement blessé à la main par le ricochet d'un tir.

Tireur en fuite

Le tireur a néanmoins réussi à prendre la fuite. 350 policiers, des hommes du raid, des militaires appuyés par deux hélicoptères sont à ses trousses. Ce mercredi matin, la traque se poursuit. Toute l'agglomération strasbourgeoise est quadrillée.

Des moyens supplémentaires ont également été mobilisés et sont en cours d'acheminement a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui, dès hier soir s'est rendu sur place. Des cellules psychologiques ont été mises en places pour accueillir celles et ceux qui ont besoin de partager a également précisé Christophe Castaner. Tous les évènements prévus à Strasbourg aujourd'hui ont été annulés pour permettre aux forces de l'ordre de se mobiliser totalement dans la recherche du tireur.

Après l’attaque, les autorités allemandes ont réagi. La police fédérale dans le Bade-Wurtemberg contrôle les passages frontaliers entre les deux pas. Une ligne de tramway reliant les deux pays a été interrompue. Les autorités allemandes recommandent d’éviter la zone frontalière près de Kehl.

Fusillade à Strasbourg: 3 morts et 12 blessés, la France en urgence attentat

48:33

Fusillade à Strasbourg - RFI en édition spéciale de 7h10 à 7h30

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