Violences à l'école: le ministre de l'Education démuni face à #pasdevague
La vidéo montrant un lycéen de Créteil braquer une arme – qui s'avérera factice – sur la tempe de sa professeure suscite beaucoup de commentaires en France. De la part de responsables politiques, mais également des enseignants eux-mêmes.
Publié le : Modifié le :
Sous le mot-dièse #pasdevague, les enseignants français racontent sur Twitter les violences qu'ils subissent, et surtout l'absence de réaction de leur hiérarchie. Il ne faut en effet pas faire de vague, expliquent-ils, ne pas entacher la réputation d'un établissement.
Les conseils de discipline ne sont pas préconisés et mis en place par les chefs d’établissement parce que cela entache la réputation de l’établissement. Et pour une histoire de points et de bonne réputation on préfère ne pas faire de vague.
Les enseignants ne se sentent pas soutenus par leur hiérarchie, souvent accusée de fermer les yeux afin de ménager la réputation de l’établissement: écoutez les témoignages recueillis par Perrine Juan..
#PasdeVague Je me souviens aussi de ces 10 jours - et c'est long, 10 jours - au cours desquels j'ai dû aller en classe et retrouver face à moi l'élève qui m'avait agressée car, vous comprenez, en avril, on n'est pas loin du brevet, on ne va pas l'exclure.
Marie.Tran (@Marie_Nanterre) 21 octobre 2018
#PasDeVague en remplacement dans un lycée professionnel, dans une classe exclusivement masculine, des élèves se dezippaient la braguette avant de s’asseoir pour me mettre mal à l’aise . On m’a demandé de mieux gérer ma classe.
MC Sego (@mcsegey) 22 octobre 2018
Des messages similaires ont été publiés par centaines ces deux derniers jours. Ils mettent en lumière une réalité du terrain : il y a des problèmes à l'école, et la poussière est dissimulée sous le tapis. Mais grâce à ce mot-dièse, ces problèmes sont désormais connus de tous.
Le nombre de messages rend par ailleurs le phénomène impossible à ignorer de la part du ministre de l'Education nationale. Or Jean-Michel Blanquer ne peut pas grand-chose contre ce hashtag. Comment en effet maîtriser un cri qui vient de toute part ? Pas question de rassembler des représentants de la profession pour faire retomber la tension. Celui qui fait office de « bon élève » du gouvernement semble pour la première fois pris de court.
Sa première réponse est d’inviter les proviseurs de lycées à interdire les téléphones portables au sein de leurs établissements, à l’image de qui se fait dans les collèges depuis la rentrée. Une réponse bien insuffisante pour beaucoup, même si le ministre de l’Education nationale a annoncé la tenue d’un comité pour déterminer un « plan d’action », qu’il coprésidera avec Christophe Castaner, son homologue de l’Intérieur.
Le contenu de ce plan d’action reste pour l’instant inconnu. La demande des enseignants est en tout cas simple : regarder le problème en face, punir quand il faut punir, et arrêter de la politique de l’autruche quand des incidents se produisent en classe.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne