Sécheresse et inondations, les deux facettes d’une même météo
Inondations au sud, sécheresse à l’est, la météo hexagonale semble chaotique. Quand le département de l’Aude, au sud-est, a les pieds dans l’eau, le Doubs, au pied des montagnes du Jura, se dessèche. Si rien ne change, 2018 pourrait être l’année des records météorologiques.
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On observe des déficits pluviométriques sur l’est et le nord-est de l’hexagone depuis le 1er juillet. D’après Steven Testelin, prévisionniste à Météo France, certaines stations météo relèvent depuis le 1er juillet de nombreux cas de faibles pluies : à Lons-le-Saulnier, dans le Jura, il n’a plu que 120 mm, à Luxeuil, en Haute-Saône, on compte 100 mm, alors que le précédent record était de 128 mm en 1972. Et à Paris, il n’a jamais aussi peu plu : il faut remonter à 1959 pour la plus faible pluviométrie avec 64 mm alors qu’aujourd’hui, on atteint tout juste 63 mm depuis le 1er juillet.
Le déficit de pluie a dépassé régulièrement 80% sur le sud-est, le littoral atlantique, ainsi que de la Bourgogne aux Pays de la Loire. En moyenne, sur l’ensemble du pays, le déficit pluviométrique atteint 70%.
Des sols trop secs en conséquence
On est en ce moment dans des records de sécheresse en Auvergne, en Alsace, où il n’a pas plu du tout depuis le 3 octobre.
Pendant ce temps-là, la première moitié de l’automne a été exceptionnellement chaude, l’ensoleillement a atteint les valeurs les plus hautes depuis 1959 et sur l’ensemble du territoire, les températures ont été supérieures à la normale.
Le déficit pluviométrique, combiné aux températures élevées, a donc accentué la sécheresse des sols superficiels qu’on a observée en septembre sur un large quart nord-est du pays. Et cette sécheresse superficielle des sols s’est étendue depuis à la quasi-totalité de l’hexagone. Les sols sont très secs dans les régions de Bourgogne, Franche-Comté, Alsace, Limousin, Auvergne et Rhône-Alpes.
La normale de l’humidité des sols devrait remonter en ce moment, mais la tendance est encore à la baisse.
Une question de météo
Cette situation s’explique par la présence d’anticyclones sur le nord et l’est de l’Europe, qui protègent le territoire français en maintenant des hautes pressions. Ce qui était déjà le cas l’été dernier.
On ne peut pas faire le lien entre cette sécheresse généralisée et les inondations qui ont frappé le département de l’Aude notamment. C’est l’intensité des précipitations, beaucoup d’eau en très peu de temps, qui a provoqué ces inondations éclair.
Pour autant, un temps perturbé sur la côte méditerranéenne et beau sur le reste du pays n’est pas une situation exceptionnelle.
L’avenir à court et long terme
La météo va rester anticyclonique pendant plusieurs jours, mais on attend un petit changement fin de semaine, donc un peu de pluie.
D’un point de vue climatique plus général, on va vers une accentuation. Mais c’est l’augmentation de la température qui pourrait assécher les sols. Par exemple, la canicule de 2017 a rendu les sols très secs, alors qu’il n’y avait pas eu de déficit de pluie les saisons précédentes.
Concernant les inondations, on pourrait avoir des épisodes de pluies plus fortes et des crues plus marquées, ce qui n’est pas incompatible avec un climat plus sec, en particulier dans le midi.
Et pour revenir à cette année, il n’y a pas eu encore de véritable pénurie d’eau parce que les nappes phréatiques se sont rechargé l’hiver dernier, mais les nappes devraient commencer à se remplir en ce moment. Il faut donc souhaiter un « hiver pourri », car sinon le printemps et l’été prochain seront très difficiles.
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