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France / Iran

Paris accuse l’Iran de l’attentat déjoué à Villepinte et gèle des avoirs

La France a gelé mardi 2 octobre les avoirs de deux ressortissants iraniens de la direction de la sécurité intérieure du ministère du Renseignement iranien. Selon le Quai d'Orsay, Téhéran serait responsable, via ses services secrets, du projet d'attentat déjoué à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 30 juin dernier et parle « d'un acte d'une extrême gravité ». De son côté, Téhéran appelle à lever un « malentendu » avec Paris.

Les trois ministres Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire, dans un communiqué commun, ont annoncé ce mardi les mesures contre Téhéran.
Les trois ministres Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire, dans un communiqué commun, ont annoncé ce mardi les mesures contre Téhéran. Ludovic MARIN / AFP
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Le 30 juin dernier, un couple d'origine iranienne est arrêté en Belgique. Dans sa voiture 500 grammes d'explosifs de type TATP sont retrouvés ainsi qu'un mécanisme de mise à feu.

Selon les enquêteurs, ils se rendaient à Villepinte, près de Paris, pour commettre un attentat à la bombe. Car ce même jour, Villepinte accueillait le grand rassemblement annuel des Moudjahidines du peuple, une fête réunissant 25 000 opposants au régime iranien.

Les Moudjahidines du peuple sont très mal perçus par Téhéran, comme l'explique Thierry Coville, spécialiste de l'Iran. « Ils sont très bien organisés et notamment ils organisent ce fameux congrès national où ils invitent des personnalités de l’ensemble de la planète. C’est le seul parti politique en dehors de la République islamique d’Iran qui demande le changement du régime. Donc, ça fait plus qu’énerver l’Iran. »

« Enerver l'Iran » au point que Téhéran fomente avec ses services secrets un attentat contre ce rassemblement d'opposants ?

C'est en tout cas la version que défend la diplomatie française après 3 mois d'enquête judiciaire et la raison pour laquelle les avoirs de plusieurs ressortissants iraniens ont été gelés.

De son côté, Téhéran dément toute implication dans ce projet d'attentat.


■ Téhéran dément, condamne et s'inquiète

Avec notre correspondant à Téhéran,  Siavosh Ghazi

Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté les accusations de la France. Le porte-parole de la diplomatie a en effet affirmé que l'affaire de Villepinte est un « complot conforme aux objectifs » des Etats-Unis et d'Israël qui cherchent à empêcher l'amélioration des relations entre l'Iran et la France et plus généralement l'Europe.

Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Iran, a également appelé « les autorités françaises à faire preuve de réalisme » dans leur approche à l'égard de l'Iran.

Téhéran avait déjà démenti les accusations à propos de son implication dans un projet d'attentat en France en juin dernier contre un rassemblement des Moudjahidines du peuple, ennemis jurés de Téhéran.

Bahram Ghassemi a également demandé la libération du diplomate iranien Assadollah Assadi arrêté en Allemagne dans ce cadre.

Cette affaire tombe au plus mauvais moment. En effet, l'Iran compte sur l'aide de la France et des autres pays européens pour contrer les sanctions américaines.

Des négociations sont actuellement en cours avec les pays européens, mais aussi avec la Russie et la Chine pour qu'il y ait un canal financier particulier pour contrer ces sanctions.

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