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Agriculture/Environnement

Paul François contre Monsanto: en France aussi la justice a été saisie

Le géant de l’agrochimie Monsanto a été condamné vendredi 10 août par un tribunal américain à verser 289 millions de dollars à Dwayne Johnson, ce jardinier qui attribue son cancer à son exposition à des herbicides contenant du glyphosate et commercialisés par la firme américaine. Cette lourde condamnation a été accueillie avec satisfaction par tous les adversaires du glyphosate en France, notamment par Paul François, président de l’association Phyto-victimes et auteur du livre «Un Paysan contre Monsanto».

Paul François, ici en mai 2015, lors d'une audience en appel dans son procès contre Monsanto, Lyon.
Paul François, ici en mai 2015, lors d'une audience en appel dans son procès contre Monsanto, Lyon. Jeff PACHOUD / AFP
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Paul François est lui-même en procès contre Monsanto. Il avait été intoxiqué par le Lasso en 2004, un autre herbicide produit par la firme américaine, qu’il utilisait dans sa culture du maïs en Charente. L'exploitant agricole souffre de troubles neurologiques.

Après des années de procédure, la firme américaine a été reconnue responsable de l'intoxication de cet agriculteur charentais devant la cour d'appel de Lyon en septembre 2015. Mais cette décision a ensuite été annulée à l'été 2017 par la Cour de cassation. Une erreur de droit : les juges lyonnais avaient omis de se demander si le Lasso incriminé était défectueux.

« Ca fait douze ans que j’ai porté plainte contre Monsanto, explique t-il à RFI. La procédure a été relancée il y a un an par la Cour de cassation en France. Moi, j’ai la chance que ma santé est actuellement plutôt bonne mais il y a des jours où je ne peux pas travailler, il y a des jours où je suis hospitalisé mais tant que j’aurai encore de l’énergie, je continuerai de me battre pour les autres et contre Monsanto. »

En apprenant la condamnation de Monsanto, Paul François a donc d’abord pensé aux autres : « J’ai pensé à monsieur Johnson parce que attaquer Monsanto, je suis bien placé pour savoir que c’est quelque chose de très violent ; et aussitôt j’ai pensé à toutes les victimes qu’il y a dans le monde, j’ai pu les rencontrer pour certain en Argentine au mois de janvier, où j’ai vu ces mamans qui se battaient parce qu’elles avaient perdu leur enfant ou elles avaient des enfants qui étaient nés avec des malformations suite aux épandages intensifs du glyphosate dans les cultures OGM. Je suis sûr qu’ils avaient, hier, beaucoup d’espoir avec cette décision, j’ai tout de suite pensé à eux. »

Le dossier de Paul François sera à nouveau débattu en France le 6 février 2019. Des batailles judiciaires sans fin qui épuisent les particuliers qui s'attaquent au géant de l'agrochimie. Le président de l’association Phyto-victimes estime que, même si la décision américaine ne peut pas y faire jurisprudence, ses avocats vont s’en servir dans leur argumentation.

 

à (re)lire: Le glyphosate en cinq questions

L'association Phyto-victimes, d'aide aux professionnels victimes des pesticides

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