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France

Rassemblements anti-Macron en France: une «marée populaire», pas un tsunami

Des milliers de personnes ont défilé samedi 26 mai dans les rues de Paris et en province avec l'espoir de former une « marée populaire » contre la politique d'Emmanuel Macron. Cette « super fête à Macron », selon les propos de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a rassemblé quelque 250 000 personnes dans le pays selon les organisateurs et 93 315 d'après le ministère de l'Intérieur.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (au centre, en blanc) était à la tête du cortège à Marseille, le 26 mai 2018.
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (au centre, en blanc) était à la tête du cortège à Marseille, le 26 mai 2018. BERTRAND LANGLOIS / AFP
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A Marseille, le Vieux-Port a lentement fini par déborder. Debout sur une caisse en bois en guise d'estrade, Jean-Luc Mélenchon a donné le coup d'envoi national de la « marée populaire », le rassemblement contre la politique d'Emmanuel Macron auquel ont appelé une soixantaine d'organisations politiques, de syndicats et d'associations.

« Formez ce front populaire dont le pays a besoin ! Le voilà sous nos yeux si vous vous demandez ce qu'est ce front populaire. Ce sont tous ces braves gens dont vous devez voir les yeux et les sourires. Ne comptez que sur vous, il n'y aura pas de sauveur suprême », a lancé le leader de La France insoumise aux manifestants.

Au nom des pauvres, des humiliés, des sans-toits, des mineurs abandonnés, des sans-abri, des sans boulot, nous vous disons « assez » : assez de ce monde, nous voulons partager, nous voulons travailler, nous voulons enrichir la vie de chacun.

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Jean-Luc Mélenchon à Marseille

RFI

Dans le cortège, se trouvaient ainsi plusieurs organisations politiques à la gauche de la gauche, des associations et des syndicats, notamment la CGT emmenée par son secrétaire départemental Olivier Matheux. « C'est bien de faire la démonstration qu'il y a une prise de conscience dans le pays. On a un président qui est celui des riches et qui entend en finir avec notre modèle social », a-t-il affirmé à notre correspondant, Stéphane Burgatt.

Parmi les jeunes, retraités ou salariés présents dans la manifestation, certains ont pris le parti de la dérision. Comme ce manifestant, habillé d'une toge et couronne de lauriers sur la tête. « Je m'appelle César et je représente Macron. C'est lui qui décide tout, il fait tout, il a tout et en fin de compte, il ne doit rien à personne », critique-t-il.

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«Marée populaire»: à Paris, une manifestation parfois agitée

William de Lesseux

Dans les 190 rassemblements, les organisateurs ont compté 250 000 participants, dont 80 000 à Paris, tandis que le ministère de l'Intérieur en rapporte 93 315, dont 21 000 dans la capitale. Le collectif de partis, associations et syndicats a vanté un rassemblement « historique », salué « une très large participation citoyenne » et promis de « continuer, plus déterminés que jamais ».

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a pour sa part qualifié la mobilisation parisienne de « finalement assez mince ». « Peut-être parce qu'un certain nombre » de manifestants potentiels « n'y vont plus parce qu'ils craignent des violences, ou parce qu'ils commencent à voir les premiers effets de la politique menée par ce gouvernement », a-t-il avancé sur BFMTV.

Des luttes qui peinent à converger

Ainsi, alors qu'ils avaient promis une tempête sur la France, ce n'est donc finalement qu'un gros coup de vent qui a balayé les rues de plusieurs villes. Au-delà des sempiternelles querelles de chiffres, et même s'ils refusent de l'admettre, la mobilisation n'a pas été à la hauteur des espérances des Insoumis. La convergence des luttes que Jean-Luc Mélenchon appelle de ses vœux ne semble pas prendre.

Malgré un appel unitaire à manifester inédit, les motifs de mécontentement étaient très divers dans les cortèges. La semaine dernière, un conseiller d'Emmanuel Macron raillait d'ailleurs ce rassemblement « pot-au-feu dans lequel on met tout ce que l'on veut ». Et d'ajouter, un brin moqueur : « le mot d'ordre, c'est "si vous êtes contre quelque chose, venez manifester !" »

Jean-Luc Mélenchon a beau jouer la carte de l'unité, mettre en avant les syndicats, pour l'instant, sa stratégie n'est donc pas vraiment payante. Mais il ne baisse pas les bras, estimant que son combat s'inscrit dans la durée. Comme l'explique François Ruffin, le rassemblement de ce samedi n'était qu'une étape « afin de faire sortir les gens de l'indifférence ». La France insoumise pourrait appeler à manifester à nouveau le mois prochain.

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