Edouard Philippe veut entretenir «la mémoire des blessures» de l’esclavage
Ce jeudi 10 mai, le Premier ministre français Édouard Philippe a présidé la cérémonie à l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite de l'esclavage et de leurs abolitions. Pendant quatre siècles des hommes, des femmes et des enfants ont été réduits en esclavage. Comme chaque année, cette cérémonie du souvenir s'est déroulée dans les jardins du Luxembourg, à Paris. Le chef du gouvernement a notamment plaidé pour entretenir «la mémoire des blessures» mais aussi «des résistances», et a rappelé qu'un Mémorial national serait prochainement édifié à Paris, dans le jardin des Tuileries.
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« Il faut entretenir la mémoire des blessures, mais aussi celle des résistances – ouvertes ou souterraines. Car les esclaves ne se sont jamais résignés à leur condition. La mémoire des meurtrissures est encore à vif. C’est la mémoire des corps et des destins brisés, les corps mécanisés, les corps martyrisés et nous ne devons pas les oublier.
« Mais il faut aussi entretenir la mémoire des résistances, car le seul choix des esclaves a toujours été la liberté, que ce soit par la religion, par la musique et la poésie ou par la lutte. Laquelle n’était pas purement physique, mais d’abord morale en ce qu’elle visait à préserver, au sein de la servitude, un espace au moins intérieur – minimal, bien entendu, mais décisif – de liberté intellectuelle ou spirituelle. Avant de conquérir un droit à la reconnaissance politique, les esclaves ont inventé des modes d’expression, notamment musicaux, qui sont devenus universels : la résilience est d’abord passée par la créativité. »
Une mémoire en actes, c’est une mémoire consciente que l’abolition de l’esclavage n’a aboli ni les préventions sociales, ni les discriminations, ni le racisme. #10mai pic.twitter.com/M3Oq5IMCSZ
Edouard Philippe (@EPhilippePM) 10 mai 2018
Pendant la cérémonie, à Paris, Édouard Philippe, ancien maire du Havre qui était un haut lieu de la traite négrière, a également qualifié « d'immense » la « tâche » de la future Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Cette institution présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault sera créée cette année, comme annoncé le 27 avril par le président Emmanuel Macron.
Une cérémonie chargée de symboles, avec son protocole, un moment de recueillement, le dépôt de gerbe de fleurs devant une sculpture, les discours et les lectures.
10 Mai, commémoration de l'esclavage - reportage
Le 10 mai est traditionnellement en France la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions », à la suite d'une loi de 2001 par laquelle la France « reconnaît la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité »
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