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France

France: évacuée par la police, la fac de Tolbiac fait le bilan de son occupation

La faculté de Tolbiac a été évacuée vendredi matin à l’aube, le 20 avril. Elle était occupée depuis le 26 mars. Une centaine de CRS sont intervenus dans la tour de 22 étages du 13e arrondissement de Paris. L’opération s’est déroulée dans un climat tendu. Un étudiant a été interpellé pour outrage et rébellion. Suite à cette intervention, le président de l’université a donné une conférence de presse pour expliquer que les trois semaines d’occupation avaient provoqué d’importantes dégradations. Elles s’élèveraient à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Les étudiants qui occupaient le site de Tolbiac ont été évacués par la police vendredi matin à l'aube.
Les étudiants qui occupaient le site de Tolbiac ont été évacués par la police vendredi matin à l'aube. Stéphane Lagarde/RFI
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Avec notre envoyé spécial à Tolbiac,  Stéphane Lagarde

Les stigmates de cette « commune libre de Tolbiac », comme l’appelaient les étudiants, sont encore là. Dans cette célèbre université parisienne, les enchevêtrements de palettes, les canapés qui bloquent les entrées, les bouteilles et les amas de pavés sur les balcons en béton rappellent les trois semaines d’occupation qui viennent de s’achever.

A l’intérieur, trois amphithéâtres sur six ont subi des dégradations, selon la direction de l’université. L’un d’entre eux a notamment été transformé en dortoir. Les étudiants qui y dormaient y ont été surpris au petit jour. Ils n’ont pas eu le temps de prendre leurs effets : duvets, sacs de randonnée, de la nourriture…

Surpris par l'intervention de la police, les étudiants ont laissé derrière eux affaires et duvets.
Surpris par l'intervention de la police, les étudiants ont laissé derrière eux affaires et duvets. Stéphane Lagarde/RFI

Les espaces de cours de la fac ont été rénovés il y a deux ans. Du matériel informatique, des écrans, des vidéoprojecteurs vont devoir être remplacés. Et puis dans les étages, dans les couloirs, il faudra repeindre. Les murs sont littéralement couverts de tags, de slogans.

Le directeur du Centre Pierre-Mendès-France de l’université Paris I relate : « Il y a un mois, il n’y avait pas un tag ici. Donc, tout a été peint le mois écoulé. Maintenant, les murs sont couverts et avec des tags qui sont parfois d’une extrême violence. Par exemple, là-bas, le tag en bleu clair c’est un homme avec un chèche qui jette un cocktail Molotov. Il y aura deux grosses factures. D’abord la rénovation, mais également le gardiennage. Juste pour donner un ordre de grandeur, rien que le week-end de Pâques, trois jours, ça a coûté 10 000 euros de gardiennage. »

Les tags et slogans ont fleuri sur les murs de l'université.
Les tags et slogans ont fleuri sur les murs de l'université. Stéphane Lagarde/RFI

Les étudiants, de leur côté, sont toujours sous le choc suite à l’intervention des CRS vendredi matin. Les occupants ont été surpris alors que beaucoup d’entre eux dormaient. Mais ils sont aussi en colère. Plusieurs dizaines d’entre eux et leurs soutiens sont encore devant l’université en train de manifester. Certains affirment qu’ils ont reçu des coups. Ils parlent de trois blessés et affirment que le mouvement va se poursuivre ailleurs.

Et puis du côté de l’université, on répond, au contraire, que les étudiants ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre et que l’opération a duré moins d’une heure. Désormais, les policiers et les services de gardiennage resteront sur place, tant que les locaux n’auront pas été remis en état.

Selon la direction de l'université, le coût des dégradations s'élèverait à plusieurs milliers d'euros.
Selon la direction de l'université, le coût des dégradations s'élèverait à plusieurs milliers d'euros. Stéphane Lagarde/RFI

L'évacuation de Tolbiac sucite également de nombreuses réactions au niveau politique. Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, a par exemple affirmé sur Twitter que « partout, l'Etat de droit [serait] rétabli ». A gauche en revanche, le son de cloche est différent. Pour Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, envoyer les forces de l'ordre dans les universités ne résoudra pas le problème.

Plutôt que d'envoyer les CRS, je préférerais qu'on lève les inquiétudes des étudiants et lycéens. Il y a des jeunes aujourd'hui qui veulent réussir et qui considèrent qu'on ne leur donne pas les moyens. C'est ça la question centrale.

00:46

Olivier Faure

Marine de La Moissonnière

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