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France

Négociations à Air France, mais l'intersyndicale reste mobilisée

Ce jeudi 12 avril 2018, toutes les organisations syndicales négocient avec la direction d'Air France. Mardi, la direction a proposé l'ouverture d'une discussion pluriannuelle pour sortir du conflit, à condition que les grévistes suspendent leur mouvement. Elle promet, en cas d'accord, de revaloriser de 2% les grilles salariales pour 2018. Mais l'intersyndicale réclame une augmentation générale des salaires de 6%. Mercredi, elle a appelé les salariés du groupe à se rassembler à côté des locaux de la compagnie aérienne, à l'aéroport de Roissy. Reportage.

Un avion Air France sur le point de décoller. Aéroport d'Orly, le 10 avril 2018.
Un avion Air France sur le point de décoller. Aéroport d'Orly, le 10 avril 2018. REUTERS/Gonzalo Fuentes
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Avec notre envoyée spéciale à Roissy,  Claudia Bertram

« Je pense que la négociation démarre mal. Evidemment, nous irons (aux négociations ce jeudi NDLR). Cependant, nous restons mobilisés. » Sophie Gorins donne de la voix devant le siège d'Air France. Elle est secrétaire générale du SNPNC, le Syndicat national du personnel navigant commercial affilé à Force ouvrière. Et pour elle, la proposition de négociation ne passe pas très bien.

« On la prend d’autant plus mal que la rédaction de la lettre prête à confusion. Il est écrit que M. Terner (directeur général d'Air France, NDLR) a fait une proposition aux organisations syndicales. Ce n’est absolument pas le cas. Nous avons découvert, comme tous les salariés, cette lettre et cette proposition dans nos boîtes mails. »

« Cette négociation, on va y aller, mais on sera très méfiants »

« Je ne pourrais pas comprendre que les syndicats n’entrent pas en négociation, alors qu’on leur propose une augmentation de 2% cette année, commente Jean-Marc Janaillac, PDG d'Air France-KLM. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’entreprises en France qui offrent ce type d’augmentations et qui, par ailleurs, proposent d’entrer dans une négociation pluriannuelle salariale. »

« 1+1, ce n’est pas 6, répond Sophie Gorins. Nous demandons 6%, nous avons fait la preuve que ces 6%, c’est le rattrapage du coût de la vie. Ce n’est pas être gourmand. Cette négociation, on va y aller, mais on sera très méfiants. Nous ne voulons pas que la direction s’en sorte à si bon compte, alors qu’elle se goinfre en pleine période de soi-disant crise pour la compagnie. Nous avons fait des efforts, ce sont maintenant des sacrifices. Donc, pas de levée de préavis. »

« Ce serait totalement irresponsable de ne pas rentrer dans cette négociation »

Problème : la direction a posé une condition ; que les grévistes suspendent leur mouvement. Or, pour Philippe Evin, le président du SNPL, le Syndicat national des pilotes de ligne, il n’en est pas question : « Bien entendu, le mouvement continue », assure-t-il.

« Ça fait des mois et des mois qu’on a essayé de mettre en place des négociations sereines, en dehors de toute pression de grève ou des médias. On a essuyé des refus à chaque fois (...). Et en revanche, on se rend aux négociations, parce qu’on souhaite mettre toutes les chances du côté d’une sortie de conflit. »

L’Intersyndicale a accepté de négocier, sans renoncer aux quatre prochains jours de grève qu’elle a annoncés les 17-18-23 et 24 avril prochains. « Alors qu'Air France est l’une des compagnies les moins rentables d’Europe, qu’elle est face à une concurrence redoutable, je pense que ce serait totalement irresponsable de ne pas rentrer dans cette négociation », prévient Jean-Marc Janaillac.

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