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France

Procès Cahuzac: la défense veut éviter la prison à «un homme à terre»

Nouvelle journée du procès de Jérôme Cahuzac, ce mercredi 21 février. Après le procureur, qui a requis mardi 20 février en appel la confirmation des trois ans de prison ferme contre l’ancien ministre de budget condamné en première instance pour fraude fiscale, au tour de la défense de plaider ce matin. Notamment en mettant en avant un Jérôme Cahuzac lâché par tous, « humilié et honteux ».

Jérôme Cahuzac aux côté de son avocat Eric Dupont-Moretti au tribunal de Paris le 12 février 2018.
Jérôme Cahuzac aux côté de son avocat Eric Dupont-Moretti au tribunal de Paris le 12 février 2018. REUTERS/Gonzalo Fuentes
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C’est un « homme à terre », « humilié et honteux » que décrit Me Dupont-Moretti en entamant sa plaidoirie. Un homme loin du ministre arrogant qui s’est enfoncé dans son mensonge, les « yeux dans les yeux » devant la représentation nationale. Certes, il y a la fraude, mais Jérôme Cahuzac n’en a pas profité, estime son avocat.

La voix grave du ténor du barreau fait alors trembler l’écran où est retransmis l’audience dans les couloirs du palais, pour dire qu’il n’y a pas de voiture de sport dans son cas, car « ce pognon, il l'a traîné comme un boulet ». « Des exemples de fraudes fiscales, j’en ai 1 000 », lance-t-il, avant d’en citer certains cas : les 100 millions dans les paradis fiscaux de l’affaire Bettencourt, un chanteur qui a reçu à sa mort un hommage national après avoir passé sa vie à échapper à l’impôt - jusqu’à changer de nationalité -, entre autres, a-t-il évoqué en référence au chanteur Johnny Hallyday.

Me Dupont-Moretti a également cité la jurisprudence récente sous forme d’inventaire à la Prévert : un député, un sénateur, un joueur de football et même un procureur… Tous accusés d’avoir fraudé et tous condamnés à du sursis.

Reste néanmoins le reproche du mensonge. « C’est vrai il a menti, copieusement, insupportablement menti, concède l’avocat. Mais à l’époque des faits, la fraude fiscale était un sport national. »

Il demande alors à la cour de protéger de la vindicte populaire son client dans une affaire exceptionnelle. Car selon lui, ce dernier a déjà été « exceptionnellement puni, humainement, socialement… Ses amis, ses soutiens sont partis ». L’avocat marque alors une pause avant de conclure en s’adressant à l’avocat général, à qui il reproche son acharnement face à un homme à terre et dont la vie ne peut se résumer à son seul mensonge, selon lui : « Jérôme Cahuzac, a encore son chien, lui est toujours là. »

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