Inondations: dans le Val-de-Marne, la peur des pillages après la crue
Le niveau de la Seine a continué de monter jeudi 25 janvier 2018, et le Zouave du pont de l’Alma, qui sert de repaire dans Paris, a désormais de l’eau au-dessus des genoux. Le fleuve a atteint 5,4 m à la hauteur du pont d’Austerlitz. Dix-neuf départements ont été placés en vigilance orange, dont 15 pour risque d’inondation. Et une partie de la banlieue parisienne a désormais les pieds dans l’eau, par exemple le Val-de-Marne. Heureusement, le pic de crue, qui devrait survenir ce week-end, a été revu à la baisse par les services météorologiques.
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Avec notre envoyé spécial à Villeneuve-Saint-Georges, Stéphane Lagarde
De l’eau qui s’infiltre dans les pavillons des bords de Seine, des rues presque entièrement immergées... Au total, 175 habitants de Villeneuve-Saint-Georges ont déjà été pris en charge par la mairie dans un gymnase, des hôtels ou parfois chez des proches.
Habitant de la rive située en face de la gare, Romain préfère continuer à ramer et explique pourquoi : « Déjà, dit-il, j'ai 40 ou 50 centimètres d'eau chez moi, donc je suis en plein stress. Là, j'ai ramené des provisions pour ma voisine du fond, parce qu'elle est complètement bloquée et qu'elle n'a pas de barque. Et puis, je vais rentrer chez moi, je vais prendre deux-trois affaires, mais je ne quitte pas la maison du tout. On a vu des gens passer prêts à vous voler n'importe quoi ! »
Face à la peur des vols, les polices municipales sont sur le qui-vive jour et nuit pour rassurer et informer, explique Frédéric Bezigo, agent communal de la commune voisine de Villeneuve-le Roi, de l'autre côté de la Seine.
« On a toute une équipe qui tourne en bateau et qui essaie de rassurer un peu les gens qui ne veulent pas quitter leur pavillon, confie-t-il. Avec ma collègue, on a quand même levé pas mal de frigos, de machines à lever... On a des personnes âgées qui sont isolées. La grosse problématique qu'on a, c'est qu'en plein milieu de la route et sur les trottoirs, vous avez les plaques d'égoût. Par la force de l'eau les plaques se soulèvent, donc il faut marcher vraiment à tâton. »
« Les bouches d'égoût se soulèvent, et si vous marchez dans l'eau, même avec des bottes, il faut faire attention ! », confirme une riveraine. Gare à ne pas tomber dans des trous d’eau, donc. Mais gare encore et surtout, aux pillages.
La peur des pillages
Sous un abri-bus, deux retraités enfilent leurs bottes. « Quand on est ressortis de chez maman, il y avait quelqu'un qui était dans l'impasse, qui regardait un petit peu partout. On l'a vu s'arrêter à une maison, il regardait dans les maisons, et donc on lui a demandé ce qu'il faisait là. Maintenant, ce sont les voisins vigilants ! », prévient madame.
Des voisins vigilants qui ont été invités par les mairies à confier les coordonnées des maisons inondées pour les rondes de la police municipale.
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