Mobilisation des gardiens: du grabuge à la prison de Fleury-Mérogis
L'actualité française est dominée ce vendredi 19 janvier 2018 par la tension dans les prisons, depuis l'agression de plusieurs gardiens. Ces derniers se mobilisent pour défendre leurs conditions de travail et leur sécurité face aux détenus radicalisés. Une opération de déblocage s'est mal passée ce vendredi matin en région parisienne à Fleury-Mérogis. Des affrontements ont éclaté entre les gardiens et les forces de l'ordre, alors qu'une nouvelle agression a eu lieu en Corse.
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Avec notre envoyé spécial à Fleury-Mérogis, Stéphane Lagarde
Environ 300 surveillants n’ont pas repris leur service, ce vendredi matin à 5 h au centre d'arrêt de Fleury-Mérogis, plus grand établissement pénitentiaire d'Europe situé dans le département de l'Essonne, en région parisienne.
Des gaz lacrymogènes pour les gardiens de prison
Au cinquième jour de mobilisation, selon les syndicats, la moitié de ces grévistes participaient au blocage des accès à l'aide de barrages, de palettes ou de pneus brûlés. Blocage également des sorties des détenus libérables et des parloirs.
A 7 h du matin, les gendarmes mobiles se sont mis en position. A 7h30, ils ont lancé l'intervention. Selon les syndicats, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour évacuer les 150 manifestants présents.
Objectif des forces de l'ordre : éviter de nouveaux incidents dans ce centre pénitencier où la situation reste particulièrement tendue. Hier jeudi, 123 détenus avaient refusé de réintégrer leur cellule dans cet établissement.
Au moins deux équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), sorte de groupe d'intervention type GIGN mais pour la pénitentiaire, avaient d'ailleurs dû intervenir pour ramener l'ordre à Fleury-Mérogis.
Des attaques de détenus radicalisés dans les prisons
Selon les syndicats et notamment Force ouvrière (FO), tous les surveillants ont désormais repris le travail. Mais la mobilisation continue, assurent-ils, et de nouvelles actions sont prévues lundi à Fleury-Mérogis.
A noter que les forces de l’ordre sont également intervenues à Fresnes ce vendredi matin, selon les confidences d’autres surveillants, alors qu’ils tentaient également de bloquer leur établissement pénitentiaire.
Mais la cause du malaise perdure. Deux gardiens de la prison de Borgo, en Corse, ont été blessés ce vendredi - l'un d'eux a été touché à la gorge - par trois détenus de droit commun, dont un suivi pour radicalisation religieuse.
Les soupçons de radicalisation autour de ce détenu avaient été confirmés ces derniers mois par des écoutes téléphoniques transmises à la procureure de la République Caroline Tharot. La section de recherches de Bastia mène l’enquête.
La maison d'arrêt corse de Borgo sous haute tension
La procureure de Bastia a indiqué que les deux gardiens se trouvaient à l’hôpital et que leur pronostic vital n’était pas engagé. Elle ne donne pas de précisions sur les circonstances de l'agression.
La direction de l'administration pénitentiaire a confirmé qu'une opération de police était en cours. Vers 11 h, une dizaine de véhicules de CRS sont arrivés devant la maison d’arrêt, où un périmètre de sécurité a été bouclé.
→ La presse française en parle : Les prisons en ébullition
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