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France

Saint-Etienne-du-Rouvray: quel est le service de renseignement mis en cause?

En juillet 2016, le terrorisme frappait une église à St-Etienne-du-Rouvray, en France. L'attentat aurait-il pu être évité ?  Le site d'information Mediapart a révélé vendredi qu'un service du renseignement aurait été informé, quelques jours avant l'assassinat du père Hamel, de l'imminence d'un attentat dans cette commune de Normandie. Les documents compromettants auraient ensuite été antidatés. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Dans le viseur de l'IGPN : la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris.

L'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, où a eu lieu une prise d'otages meurtrière en juillet 2016.
L'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, où a eu lieu une prise d'otages meurtrière en juillet 2016. REUTERS
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Rattachée à la préfecture de police de la capitale française, la Direction du renseignement parisien (DRPP) est aussi celle que l'on appelle parfois encore, communément, les « RG ». Deux lettres pour renseignements généraux.

Parmi ses prérogatives : assurer l'ordre public, notamment en amont et pendant les rassemblements et manifestations dans les rues de la capitale. Mais plus récemment, une mission antiterroriste lui a aussi été confiée.

Les arcanes du renseignement

Le but : déjouer des projets d'attentats et démanteler des filières de jeunes radicalisés. En 2016, ce service a mené 80 opérations et éloigné 12 personnes radicalisées du territoire national français.

A ce titre, la DRPP collabore étroitement avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, anciennement DCRI), résultat de la fusion entre les anciens RG et la Direction de la surveillance du territoire (DST) en 2008.

Ainsi, les révélations du site d'information en ligne Mediapart mettent en lumière les arcanes du renseignement français, et notamment celles de sa cellule de lutte antiterroriste, l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat).

Cette unité coordonne l'ensemble des services travaillant sur le risque d'attentat. En pointant ce dysfonctionnement interne, le média dirigé par Edwy Plenel met donc en cause l'efficacité de l'ensemble du réseau de lutte antiterroriste français.

Ouverture d'une enquête

Face à l'incompréhension des parties civiles, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour déterminer si, oui ou non, les services de renseignement étaient au courant du risque à Saint-Etienne-du-Rouvray.

S'il n'entend pas faire obstacle à la manifestation de la vérité sur le fond, le Syndicat des commissaires de la police nationale estime quant à lui que la manière est dramatique pour les services. En cause, la source qui aurait informé Mediapart.

Je ne m'oppose pas du tout à ce que, si dysfonctionnement il y a, il soit porté à l'attention du public. Ce que je dis, c'est que si des faits de cette nature existent, ils auraient probablement pu être signalés et vérifiés sans être obligé de donner force détails qui révèlent la structuration d'un service de renseignement, ses méthodes de fonctionnement, ses techniques d'investigation, ses pratiques managériales, voire l'identité des gens qui y servent. Le policier en question (la source présumée de Mediapart, NDLR) aurait pu saisir sa hiérarchie, peut-être qu'il aurait pu écrire. Comme tout policier, comme tout agent ou comme tout Français d'ailleurs, on a la possibilité de saisir une autorité judiciaire quand on est confronté à un acte délinquant, il était libre de saisir le procureur de la République. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait? Pourquoi faut-il en passer par une publicité de cette nature? Ses motivations m'interrogent

00:54

Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)

Pierre Olivier

→ À relire : Saint-Etienne-du-Rouvray, le renseignement accusé d'avoir étouffé un raté

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