Accéder au contenu principal
France

Fin des cabines téléphoniques en France: les campagnes résistent

La France verra bientôt la fin des cabines téléphoniques. Elles ne seront qu'un peu plus de 300 à passer l'hiver. Pour beaucoup d'entre nous, il s'agit d'un objet désuet mais certains maires de petites communes rurales mal desservies par les opérateurs téléphoniques se battent pour les conserver.

Une cabine téléphonique à Beaumont, dans l'ouest de la France, le 25 novembre 2017.
Une cabine téléphonique à Beaumont, dans l'ouest de la France, le 25 novembre 2017. AFP/Guillaume Souvant
Publicité

Depuis le début des années 70, elles faisaient partie du paysage urbain mais, dépassées par la révolution mobile, délaissées, elles vont rejoindre les musées : les dernières cabines téléphoniques sont sur le point de disparaître des rues de France.

« En 2016, le trafic des cabines téléphoniques représentait moins de 0,7% de celui constaté en 2000. Une très grande majorité de cabines n'avait plus aucun trafic », selon ministère de la Cohésion du territoire.

Un abandon réel puisque le temps moyen d'utilisation était en 2016 de moins d'une minute par cabine et par jour, contre plus d'une heure en 1998, selon les données d'Orange et de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).

Conséquence, pour l'opérateur historique le maintien des cabines représente une perte de 10 millions d'euros par an. Elles généraient encore un chiffre d'affaires de 516 millions d'euros en 2000.

Ras-le-bol de la France rurale

Le déclin est amorcé de longue date : depuis 1997, le nombre de cabines sur la voie publique a baissé régulièrement, passant de 300 000 cette année-là à moins de 15 000 vingt ans plus tard. La loi Macron a permis à l'opérateur d'accélérer le rythme, en abrogeant, en 2015, l'obligation de service universel de publiphonie.

« Début décembre, il en restait encore environ 3 000 sur tout le territoire, il en restera un peu plus de 1 000 au 1er janvier 2018, principalement du fait des retards de dé-raccordement électrique », précise l'opérateur.

Le chiffre descendra à 350, uniquement présentes dans les zones blanches, le temps que le réseau mobile vienne y prendre le relais. Un nombre jugé insuffisant, tant par les associations de consommateurs que celles d'élus locaux. Christian Grossan, maire de Ceillac dans le département des Hautes-Alpes, a lui-même éconduit un technicien qui venait retirer la dernière cabine de sa commune.

« Le printemps dernier, un technicien de chez Orange est venu pour déposer la cabine et j'ai demandé à ce que la dépose n'intervienne pas, raconte l'édile. Le technicien est revenu avec sa trousse à outils et en laissant la cabine. C'est quelque part la goutte d'eau qui fait déborder le vase ».

« La France rurale en a marre, vraiment ras-le-bol d'être considérée comme un territoire de seconde zone, poursuit Christian Grossan. On supprime les postes, on supprime les perceptions. Bientôt, il n'y aura plus de service public de transports. Si on veut prendre aujourd'hui le TGV quand on est au fin fond de la vallée du Queyras, il faut aller à Turin, à Aix-en-Provence ou à Grenoble, à au moins 150 kilomètres. On a vraiment l'impression que la France se réduit à l'Ile-de-France et à quelques grandes métropoles régionales. C'est insupportable. Pour moi, la cabine téléphonique est un peu la partie visible de l'iceberg de notre malaise profond, presque une opportunité de dénoncer une situation beaucoup plus générale et touchant à d'autres domaines de la vie collective ».

► A lire aussi : Six ans après le Minitel, les cabines téléphoniques disparaissent à leur tour

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.