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France

A Saint-Martin, Edouard Philippe se heurte à la colère de la population

Pour son premier déplacement dans les outre-mer, le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu dans les îles frappées par les ouragans Irma et Maria pour tourner la page de l'urgence. Mais sur l'île de Saint-Martin, en partie ravagée par Irma, Edouard Philippe a dû faire face à l'impatience de la population.

A Saint-Martin, Edouard Philippe a promis des aides pour les plus démunis et un moratoire des charges sociales pour les entreprises, le 6 novembre 2017.
A Saint-Martin, Edouard Philippe a promis des aides pour les plus démunis et un moratoire des charges sociales pour les entreprises, le 6 novembre 2017. Helene Valenzuela / AFP
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Avec notre envoyé spécial à Marigot, Julien Chavanne

Les bords de route sont encore jonchés de décombres et de carcasses de voitures. De nombreuses maisons restent sans toits. « La reconstruction va prendre du temps », répète Edouard Philippe. Alors quand elle croise le Premier ministre, cette habitante ne peut cacher sa colère : « Au bout de deux mois, vous n'avez toujours pas un centime sur votre compte pour reconstruire », s'emporte-t-elle. « Je ne suis pas votre assureur », lui rétorque le chef du gouvernement.

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L'échange tendu entre le Premier ministre Edouard Philippe et une habitante de Saint-Martin

Julien Chavanne

A quelques kilomètres de là, à Marigot, la colère est la même. Mais elle est plus contenue. Environ 70 personnes vêtues de blanc attendent le Premier ministre. « Il faut vraiment qu'il bouge, qu'il fasse quelque chose. Nous, il faut que ça reparte. On est une île qui vit du tourisme. Cette île est fantastique, on est tous motivés, mais il faut nous aider », plaide Rodolphe, qui travaille dans le secteur du tourisme.

Dans son dernier discours avant de quitter l'île, Edouard Philippe annonce des aides pour les plus démunis et un moratoire des charges sociales pour les entreprises. Avant d'aller faire face aux manifestants. « Les outre-mer ont trop longtemps souffert de ce que parfois l'on appelle la maladie des annonces ou le syndrome des promesses de tarmac. A Saint-Martin plus qu'ailleurs, mon engagement est un engagement pragmatique, un engagement de vérité », prévient-il en préambule.

« D'ici dix jours, détaille-t-il, les services des finances publiques de la collectivité vont informer les milliers de bénéficiaires d'une aide que nous avions promise et qui sera mise en œuvre. Ce dispositif fonctionnera avec une carte prépayée permettant de régler directement ses achats avec un code, sans recours à des versements en numéraire. Cette carte prépayée bénéficiera aux familles les plus défavorisées, atteindra 300 euros par adulte et jusqu'à 900 euros par foyer en fonction du nombre d'enfants. Je voudrais aussi souligner l'attention que nous portons aux entreprises dont un grand nombre doivent faire un vrai pari sur le moment de la reprise. Nous allons accompagner ces entreprises dans le pari de la reprise de l'activité touristique, soit en novembre prochain. Le gouvernement proposera ainsi d'inscrire dans la loi un moratoire étendu jusqu'en novembre 2018. »

La volonté affichée et les annonces ont, au moins pour l'instant, calmé les membres de l'association Saint-Martin Uni. « Depuis qu'on engage la discussion pour avancer correctement, il n'y a pas de problème. Mais il faut qu'on avance, c'est important. Si ça n'avance pas, on va bloquer », prévient le porte-parole de l'association, Cédric André. Une menace mais sans ultimatum. Edouard Philippe quitte Saint-Martin en laissant une population résignée et amère.

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