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France / Guyane

Guyane: Emmanuel Macron cherche à rassurer et affiche sa fermeté

« Le rôle de l'Etat n'est pas de céder à des pressions, quelles qu'elles soient. » Déclaration du président français en Guyane, un déplacement aux nombreux enjeux dans ce territoire d'outre-mer où le chômage et l'immigration clandestine explosent. Emmanuel Macron a redit, ce vendredi 27 octobre 2017, que la parole de l'Etat serait tenue, alors que des violences ont éclaté jeudi en marge des manifestations. Il annonce par ailleurs des mesures drastiques pour lutter contre l’immigration illégale alors que le département français d'outre-mer fait face à un afflux de réfugiés haïtiens.

Le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse en Guyane, le 27 octobre 2017.
Le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse en Guyane, le 27 octobre 2017. ALAIN JOCARD / AFP
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Le président Emmanuel Macron a cherché ce vendredi à rassurer les Guyannais en assurant que l'Etat respecterait ses engagements, tout en se montrant ferme, après les heurts survenus la veille.

Les manifestations organisées par Pou Lagwiyann dékolé dans le centre de Cayenne ont dégénéré en heurts qui ont duré plusieurs heures dans la nuit. Le président Macron « n'a aucun respect pour nous », a déclaré Davy Rimane, membre du collectif. Cinq personnes ont été interpellées tandis qu'un gendarme mobile et un policier ont été légèrement blessés au cours de ces affrontements.

« La République ne cède pas aux gens qui sont en cagoule » et le « rôle de l'Etat » n'est pas de « céder à des pressions, quelles qu'elles soient, en particulier lorsqu'elles n'ont pas la légitimité démocratique », a insisté Emmanuel Macron vendredi. « La parole de l'Etat sera tenue », a assuré le chef de l'Etat.

Je ne suis pas là pour céder à la colère. Qui était hier dans la rue? Des femmes et des hommes légitimement revendicatifs, mais qui n'étaient pas violents. Vous aviez aussi des gens qui ont essayé de s'engager politiquement contre le gouvernement, et qui ont perdu à des élections. Et puis vous avez des gens qui sont violents, c'est-à-dire des délinquants.

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Emmanuel Macron, président de la République française

Un changement de méthode assumé

Le président veut se démarquer de ses prédécesseurs. « Qu'ont fait à peu près tous mes prédécesseurs sans exception, quelle que soit leur sensibilité politique ? Ils sont venus, ils ont promis des plans d'avenir, des plans de développement, des commissariats, des milliards d'euros. Cela s'est très, très bien passé, les gens étaient contents, a-t-il ironisé. Ils sont repartis et ils sont rarement revenus durant leur quinquennat parce qu'après les gens disaient : l'argent ne vient pas. »

Emmanuel Macron veut rompre avec les politiques précédentes, changer les habitudes et assume de doucher certains espoirs. « Ce que je promets, je le fais. Mais quand je ne sais pas très clairement pouvoir faire quelque chose, je ne le promets pas, a-t-il lancé. Alors peut-être que certains qui étaient habitués aux grandes promesses et à la démagogie sont déçus. Je leur dis : nous allons changer ensemble de méthode, parce que celle qu'on fait depuis des dizaines d'années n'a pas permis à la Guyane de réussir. »

L'accès à l'allocation aux demandeurs d'asile et au RSA sera révisé en Guyane

« Les frontières de la Guyane ne sont pas des frontières naturelles, ce sont des axes de communication. La politique migratoire ne peut s'exercer dans les mêmes conditions que pour le reste du territoire national », a déclaré le président Macron.

Pour le président, la Guyane est trop « attractive » en matière de prestations sociales. Il vise ceux qui « ne sont pas en besoin manifeste de protection ».  Emmanuel Macron veut donc mettre en place des « procédures accélérées » et réduire la durée pendant laquelle un demandeur d'asile pourra toucher l'allocation qui lui est due. Elle ne sera plus que de deux mois, alors que l'Etat est débordé et que les demandent prennent beaucoup de temps pour être traitées. Entre 40 et 50 000 personnes vivent en situation irrégulière, soit un cinquième de la population.

Autre annonce : elle concerne le RSA. Le Revenu de solidarité active destinée aux personnes sans ressources. Il faudra désormais habiter depuis non pas 5, mais 15 ans en Guyane avant d'en bénéficier. Dans l'esprit du chef de l'Etat, ces mesures permettront de désengorger le système administratif en décourageant des candidats à l'exil.

« Pour préserver et garantir le droit d'asile en Guyane, il faut mettre en oeuvre des procédures accélérées pour l'examen de cette demande d'asile injustifiée », a déclaré le chef de l'Etat. « On ne peut pas avoir une situation où on verse pendant 12 mois, 18 parfois 24 mois l'allocation pour demandeur d'asile qui est supérieure au salaire moyen dans l'ensemble des pays voisins », a-t-il souligné.

(Avec AFP)

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