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France / Jean-Luc Mélenchon

France: la polémique enfle autour des propos de Mélenchon sur les nazis

Samedi 23 septembre, le meneur de La France insoumise déclarait, en réponse aux propos d’Emmanuel Macron sur « la rue qui ne gouverne pas », que « la rue avait abattu les nazis ». Une contre-vérité historique qualifiée de « faute politique » et « morale » par le porte-parole du gouvernement.

Le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon pendant son discours place de la République, à Paris, le 23 septembre 2017.
Le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon pendant son discours place de la République, à Paris, le 23 septembre 2017. REUTERS/Philippe Wojazer
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Tout commence à New York. Il y a quelques jours, Emmanuel Macron répond à une journaliste américaine qui le questionne sur la mobilisation contre la réforme du Code du travail. « La démocratie, ce n’est pas la rue », explique le chef de l’Etat.

Samedi, Jean-Luc Mélenchon réplique au président de la République par une anaphore : « Monsieur le président, c'est la rue qui a obtenu la quatrième semaine de congés payés, c'est la rue qui a abattu le plan Juppé et le CPE (...) les rois, les nazis…», lance-t-il, place de la République devant des milliers de personnes, en assurant que « la bataille n'est pas finie » sur la réforme du Code du travail.

Une « faute politique » et « morale »

Une contre-vérité immédiatement relevée par la majorité. Quelques minutes après la fin de la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon, le porte-parole du gouvernement a fustigé un amalgame entre les nazis et Emmanuel Macron. Il a estimé sur Twitter qu'il était « indigne de porter (l'écharpe tricolore de député) quand on mêle démocrates et républicains à la fange nazie ».

Ce dimanche matin, Christophe Castaner a qualifié de « faute politique » et « morale » les propos de Jean-Luc Mélenchon lors de l'émission Questions politiques France Inter-franceInfo-Le Monde. M.Mélenchon « porte une violence verbale qui peut mener à tous les excès, je l'invite à la modération », a encore déclaré Christophe Castaner.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a qualifié ces propos d'« indignes et honteux ». « Comme une grande majorité de Français, j'ai été choquée, indignée qu'on puisse mettre sur le même plan les nazis, des démocrates, des républicains », déclare-t-elle sur Europe 1.

« Pas de complaisance à l'égard de Mélenchon, de sa violence, de ses références historiques hasardeuses. Il faut être ferme, expliquer, réformer », a également commenté l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a rallié Emmanuel Macron.

« Le régime nazi, c'est pas la rue qui l'a abattu, ce sont les alliés, ce sont les Américains, ce sont les Russes à une époque. (...) Si on connaît un peu son histoire, c'est même la rue qui a amené le nazisme d'une certaine manière, donc il faut faire attention à ce que l'on dit », a déclaré dimanche le numéro un de Force ouvrière Jean-Claude Mailly lors de l'émission Le Grand Jury de RTL/Le Figaro/LCI.

Une « polémique de diversion »

Ce dimanche, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon dans un billet intitulé « La marche du peuple et la diversion » dément toute comparaison. Je n’ai « jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis, cela va de soi », estime le député de Marseille qui dénonce une diversion pour « ne pas acter le constat du rapport de force » issu de la manifestation de samedi. Selon lui ils étaient 150 000 (seulement 30 000 selon la police) à défiler dans les rues de Paris contre la réforme du travail  d'Emmanuel Macron.

« J'ai répliqué au président qui affirmait " la démocratie, ce n'est pas la rue ", en lui demandant d'apprendre son histoire de France. Il y aurait vu que la démocratie vint par la rue quand celle-ci abattit les rois, chassa les nazis, créa le droit à la section syndicale, la quatrième semaine de congés payés en 1968 », répète-t-il aussi.

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