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France / Antilles

Les Guadeloupéens sonnés par le passage de l'ouragan Maria

L'ouragan Maria, qui a balayé mardi soir les îles Vierges américaines, se rapproche de Porto Rico. Un peu plus tôt, il était passé par la Guadeloupe, où l'on compte deux morts et deux disparus. Le cyclone est parti mais l'île antillaise devrait encore tourner au ralenti ce mercredi 20 septembre 2017.

Basse-Terre après le passage de l'ouragan Maria, mardi 19 septembre 2017.
Basse-Terre après le passage de l'ouragan Maria, mardi 19 septembre 2017. REUTERS/Andres Martinez Casares
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Avec notre envoyé spécial à Basse-Terre,  Pierre Olivier

Les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, dévastées par l'ouragan Irma il y a deux semaines, voient l'ouragan Maria s'éloigner sans avoir causé des dégâts de la même ampleur. Mais ce n'est pas le cas de la Guadeloupe.

Mardi après-midi, sur le front de mer de Basse-Terre, des vagues de plusieurs mètres de haut ont inondé la route littorale. Nicole, habitante du quartier, est venue admirer ce qu’il reste de l’ouragan Maria qui lui a tant fait peur.

« C’était terrible, c’était horrible, confie-t-elle. Ce n’était pas un cyclone comme les autres. Ce qui a été vraiment très difficile, c'est qu’à 21 h, on nous a dit qu’on n'était pas au maximum des vents, alors qu’on était au maximum de nos forces mentales. »

« Aujourd’hui, ajoute Nicole, très marquée par le passage de Maria, j’ai l’impression d’être sortie de l’enfer et je me refais psychologiquement, doucement, doucement… Parce que c’était dur. C’était difficile. »

Un homme prend une photo de la côte inondée, le 19 septembre dans la commune guadeloupéenne de Basse-Terre, après le passage de l'ouragan Maria.
Un homme prend une photo de la côte inondée, le 19 septembre dans la commune guadeloupéenne de Basse-Terre, après le passage de l'ouragan Maria. REUTERS/Andres Martinez Casares

« La peur monte. On a peur que tout explose »

Abrité derrière un garde-corps face à la mer démontée, Raymond se souviendra lui aussi de cette nuit toute sa vie. « C’est un sifflement permanent, des choses qui volent, qui pètent. Ça craque dans tous les sens », décrit-il.

Il n'est parvenu à dormir qu'à 6 h du matin lorsque le temps s'est calmé. « La mer qui gronde et qui vient frapper contre la maison… On ne s’attend pas, le stress monte, la peur monte. On a peur que tout explose. »

Avant cela, « je passais mon temps à éponger la maison. L’eau rentrait de partout. Des portes s’ouvraient, claquaient. Non, dormir, impossible. Si quelqu’un me dit qu’il a pu dormir hier soir, je ne le croirai pas. »

Près de 50 000 foyers sans électricité au sud

En cette fin de journée de mardi, effectivement, beaucoup d’habitants de Basse-Terre ont les traits tirés, fatigués par cette nuit passée à quelques kilomètres seulement de l’œil du cyclone Maria.

Dans le sud de la ville, on compte encore près de 50 000 foyers toujours privés d’électricité. Cette situation est due notamment à des chutes d’arbres provoquées par le cyclone sur les lignes à haute tension.

Les routes, elles, sont encore jonchées de branches et d’obstacles en tous genres. Poteaux électriques ou encore panneaux publicitaires empêchent la circulation et ralentissent l’arrivée des agents municipaux dans certains quartiers.

Des débris jonchent une route sur le front de mer à Basse-Terre.
Des débris jonchent une route sur le front de mer à Basse-Terre. REUTERS/Andres Martinez Casares

Annick Girardin sur place dans la journée

Les administrations ne sont pas encore totalement opérationnelles. Certaines ont beaucoup souffert du passage de l’ouragan. C’est le cas de plusieurs écoles et lycées qui ne pourront pas ouvrir ce mercredi comme prévu. Pour l’instant, aucune date n’a été fixée pour accueillir les élèves.

La ministre des Outre-mer Annick Girardin devrait se rendre auprès des sinistrés dans la journée. Elle a dû reporter une conférence de presse initialement prévue mardi soir à cause, justement, de dégâts sur les infrastructures de transports.

De nombreux commerces resteront fermés ce mercredi, car l’ouragan a provoqué des dégâts sur les bâtiments qu’il faudra réparer avant d’accueillir des clients. Le sud de la Guadeloupe devrait encore être impacté plusieurs jours.

Des vêtements pendent à une corde dans un abri, après le passage du cyclone.
Des vêtements pendent à une corde dans un abri, après le passage du cyclone. REUTERS/Andres Martinez Casares


Vaste élan de solidarité en métropole

Un concert de solidarité, « Ensemble pour les Antilles », a eu lieu au Casino de Paris mardi soir. Organisé par France Télévisions, il a rassemblé des artistes de renom. Une soirée pleine de solidarité et d'espoir.

01:07

«Ensemble pour les Antilles», un élan de générosité soutenu par l'enthousiasme du public

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