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France

Un rapport pointe les conditions de détention du centre de Château-Thierry

Un nouveau rapport dénonce les conditions de détention dans les prisons françaises. Cette fois, il concerne la maison centrale de Château-Thierry, dans l’Aisne, dans le nord de la France. Rédigé par les émissaires de la contrôleure des lieux de privation de liberté, qui ont visité l’établissement en 2015, le rapport vient d'être rendu public. Son constat est accablant.

Des photos extraites du dernier rapport des émissaires du contrôleur général des lieux de privation de liberté sur le centre de Château-Thierry.
Des photos extraites du dernier rapport des émissaires du contrôleur général des lieux de privation de liberté sur le centre de Château-Thierry. Contrôleur général des lieux de privation de libertés
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Cellules jonchées d’ordures, prisonniers en état de prostration, recours à la force pour pratiquer des injections alors que les soins sous contrainte sont interdits par la loi. Selon le rapport, les conditions d’incarcération au centre pénitentiaire de Château-Thierry relèvent de la maltraitance.

Destiné à l’origine à accueillir des personnes considérées comme « inadaptées à la détention ordinaire » mais ne nécessitant pas d’hospitalisation psychiatrique, il héberge en réalité une majorité de prisonniers atteints de psychoses graves. L’équipe sanitaire présente sur place – insuffisante et livrée à elle-même – n’est pas du tout en mesure de prendre en charge ce genre de malades.

Les auteurs du rapport dénoncent l’absence d’une permanence psychiatrique, d’un encadrement efficace et la confusion de rôles entre l’administration pénitentiaire et l’unité sanitaire.

Réponse des ministères

Les ministères concernés ont répondu à ce rapport par des « observations », transmises le 19 juin par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, et le 14 avril par Jean-Jacques Urvoas, alors Garde des Sceaux.

La ministre de la Santé souligne qu'elle se heurte au manque de praticiens dans l'Aisne et à la « faible attractivité » du milieu pénitentiaire pour les médecins. Mais promet une « présence effective médicale quotidienne » et des « pratiques professionnelles respectueuses du droit des patients ».

L'administration pénitentiaire assure que la prison a engagé une « action volontariste » pour aider les détenus à rester propres et à nettoyer leurs cellules.

Ce n’est pas la première fois que la situation des détenus malades mentaux fait l’objet de critiques. Leur place « n’est pas en prison mais à l’hôpital », s’indignait déjà en 2006 le Comité consultatif national d’éthique.

« Dans toutes les prisons de France »

François Bes, de la section française de l’Observatoire international des prisons, rappelle que le problème touche tous les lieux incarcération en France. « Des malades psy, il y en a dans toutes les prisons de France. Selon les chiffres disponibles, c’est 7% de personnes atteintes de schizophrénie et 21% atteintes de troubles psychotiques. Ces personnes ne devraient pas être en détention. La prison n’est pas un lieu de soin. »

François Bes rappelle que des lois existent pour ces cas de figure, mais qu'elles ne sont pas appliquées. « On a des lois qui prévoient que, quand on est malade et que l’état de santé devient incompatible avec la détention, on doit pouvoir bénéficier d’un aménagement de peine. Ça peut être une suspension de peine pour raisons médicales ou alors des aménagements tels qu’une liberté conditionnelle pour raisons médicales, qui permet à la personne de sortir de prison pour être soignée. Malheureusement, cette loi existe mais elle n’est pas appliquée. »

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