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France

La mairie de Paris fait la chasse aux loueurs illégaux sur Airbnb

Au premier semestre 2017, les loueurs d’appartement sur la plateforme en ligne ont écopé de 615 000 euros d'amende. C’est quatorze fois plus que l'année dernière sur la même période. Au total, une trentaine de propriétaires ont été lourdement sanctionnés.

La mairie de Paris a décidé de prendre des mesures contre l'explosion des locations via Airbnb (photo d'illustration)
La mairie de Paris a décidé de prendre des mesures contre l'explosion des locations via Airbnb (photo d'illustration) MARTIN BUREAU / AFP
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Ces propriétaires ont loué plus de 120 jours un appartement pendant l'année, sans avoir déclaré cette location à la ville de Paris. A partir du 1er décembre, les règles vont même se durcir. Tous les propriétaires désirant louer un appartement meublé en court séjour, donc pour les touristes, devront s'enregistrer en mairie.

Que ce soit pour louer une semaine ou six mois dans l'année, ils devront publier sur leur annonce un numéro d'enregistrement donné par la mairie, une sorte de « permis de louer ». S'ils ne le font pas, ils risquent une amende allant jusqu'à 50 000 euros par logement.

Explosion des amendes

La mairie de Paris a pris le dossier à bras le corps. 25 agents de la ville se chargent de traquer les loueurs abusant du système Airbnb. Enquêtes de voisinage, inspection des plaintes des syndics d'immeubles, opérations coup de poing dans des quartiers ciblés, les plus prisés par des touristes, comme Montmartre, le Marais, l'île Saint-Louis, où se trouve la cathédrale Notre-Dame.

L'an dernier, ces contrôleurs ont visité plus de 8 500 logements. Des condamnations ont été prononcées. Au total, 200 000 euros sont revenus dans les caisses de la ville de Paris.

Les condamnations sont aussi plus sévères. Selon l'adjoint au logement de la mairie de la capitale, Ian Brossat, la justice considère que les loueurs sont maintenant au courant des règles. La loi ALUR, votée en 2014, encadre la location des meublés sur des plateformes comme Airbnb.

Les hôteliers poussent la mairie à agir

Airbnb a complètement bouleversé le secteur. Selon Laurent Duc, le président de l'Union des métiers et de l'industrie de l'hôtellerie, il y a maintenant autant de chambres à louer sur les plateformes en ligne que de chambres d'hôtels. Rien qu'à Paris, on trouve 60 000 annonces sur la plateforme... Et pas forcément 60 000 propriétaires.

Car beaucoup de loueurs ont saisi le filon. Ils achètent plusieurs appartements, et les louent aux touristes plutôt qu'à des étudiants ou à des familles parisiennes. Cela rapporte beaucoup plus, 2 000 euros en moyenne par mois pour un deux-pièces dans la capitale.

Selon Ian Brossat, le maire adjoint chargé du logement à la mairie de Paris, la capitale a perdu 20 000 logements, maintenant loués aux touristes via Airbnb et d'autres plateformes. La plateforme est accusée de faire monter le prix des loyers à Paris et dans d'autres grandes villes.

En Europe, des villes moins indulgentes

A Londres, il est impossible de louer plus de 90 jours par an, même avec un agrément de la mairie. A Berlin, il est illégal de louer un appartement entier sur une courte durée. Seules les chambres dans un appartement occupé par le propriétaire sont autorisées.

Enfin, en Espagne, la ville de Barcelone a voulu infliger une sanction de 600 000 euros à Airbnb pour avoir laissé sur son site des annonces illégales, non autorisées par la mairie. Finalement, Airbnb échappe à l'amende, en retirant les annonces. Mais le problème reste entier. Des quartiers entiers du centre historique se sont vidés de leurs habitants, au profit des touristes.

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