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France / Sécheresse

[Reportage] Sécheresse: dans l'Eure, l'inquiétude monte chez les agriculteurs

Trente départements français subissent actuellement une sécheresse sévère, dont celui de l'Eure en Normandie, une région pourtant très pluvieuse d'ordinaire. Les températures élevées et la sécheresse de ces dernières semaines posent de sérieux problèmes aux agriculteurs qui ont pour interdiction de pomper l'eau des rivières pour irriguer leurs cultures. Et même si le temps a été pluvieux ces derniers jours, il est déjà trop tard pour nombre d'entre eux. Reportage.

Un agriculteur moissonne son champ de blé, à Beauvilliers, en Eure-et-Loir, le 16 juillet 2017.
Un agriculteur moissonne son champ de blé, à Beauvilliers, en Eure-et-Loir, le 16 juillet 2017. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Avec notre envoyée spéciale dans l'Eure,  Anne Verdaguer

« Là aujourd’hui, c’est couvert, mais ce n’est pas pour cela qu’on a de l’eau. Il ne fait pas chaud, et ça ne pousse pas. » Lionel Blois, céréalier et éleveur, regarde avec dépit ses champs roussis par le soleil. Il estime qu'il faudrait 15 jours de pluie en continu pour voir repartir ses plantations, ce qui semble compliqué en plein mois d'août.

La sécheresse est arrivée à un très mauvais moment pour le développement des cultures : « On a eu 120 mm de moins au printemps 2017 par rapport à 2016, et on a eu un gros coup de chaud fin juin, les cinq derniers jours de juin, avec des températures jusqu’à 35° et qui ont carrément arrêté la fécondation de certaines fleurs. »

Résultat, le grain n'a pas muri et les pertes sont importantes : « On va faire à peu près 30% de moins pour le blé, presque 40% sur les orges et les pois, je pense qu’on va être à 30% en moins. ». Soit entre 20 000 et 30 000 euros de revenus en moins pour cette saison. Lionel Bois va demander une année blanche afin de reporter d'un an ses remboursements auprès des banques.

Réchauffement climatique

« Les blés dans les petites terres ont pris un coup de soleil qui leur a fait perdre 30, 40 hectolitres. Cela s’est fait en trois, quatre jours de grosses chaleurs. Ils ont grillé, comme si on mettait du café à griller, explique Jean-Pierre Delaporte est président de la Chambre d'agriculture de l'Eure. Et on a vu des grains tout maigres, il y a même des grains qui n’ont même pas été au bout. »

Cette situation critique lui rappelle la sécheresse historique de 1976. « En 1976, on a eu une sécheresse terrible, qui était accidentelle. Mais là, je crois que cette sécheresse qu’on est en train de subir, on en reverra d’autres plus régulièrement à cause, je pense, du réchauffement climatique, prévoit-il. Moi j’ai presque 50 ans de moisson dans les pattes, et aujourd’hui on fait la moisson un mois plus tôt, on finit un mois plus tôt en Normandie. »

Nicolas Hulot présente ce mercredi en Conseil des ministres un plan sur la gestion de la ressource en eau, pour faire notamment face aux situations de stress hydrique que connaît la France.

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