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France

France: TGV versus «transports du quotidien»

Emmanuel Macron en donnant le coup d'envoi samedi à une nouvelle ligne de train à grande vitesse Paris-Rennes a, en même temps, sonné le glas des grands travaux de ce type. Déjà la politique du «tout TGV» était largement remise en cause pour son coût exorbitant. Une priorité qui s'est longtemps exercée au détriment de ce que le président de la République a appelé les «transports du quotidien». Une orientation nouvelle confirmée par Emmanuel Macron.

Alors que le TGV est remis en cause pour son manque de rentabilité, Emmanuel Macron souhaite développer davantage les «transports du quotidien» pour faire face aux inégalités territoriales.
Alors que le TGV est remis en cause pour son manque de rentabilité, Emmanuel Macron souhaite développer davantage les «transports du quotidien» pour faire face aux inégalités territoriales. REUTERS/Jacky Naegelen
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Emmanuel Macron a annoncé pour 2018 une loi d'orientation sur les mobilités qui définira les priorités dans un contexte budgétaire serré. On sait déjà que la préférence sera donnée à la modernisation des infrastructures existantes sur les grands projets et à la réduction des inégalités territoriales dans l'accès aux transports.

Car la création ex nihilo d'une ligne à grande vitesse, c'est très couteux, et surtout difficilement amortissable. Résultat : deux lignes de TGV sur trois sont déficitaires et, avec l'augmentation des coûts, les lignes les plus récentes sont aussi les plus déficitaires. C'est la première ligne Paris-Lyon, créée en 1981, qui est la plus rentable. C'est pourquoi au cours des dernières années cette politique du tout TGV a été sérieusement contestée.

Moderniser le réseau Île-de-France

Avant tout parce qu'elle se faisait au détriment du reste. Avec cette magnifique réussite technique qu'est le TGV la France a créé un réseau de transports attractif. Lyon, Marseille, Bordeaux sont à moins de 3 heures de la capitale. Mais les budgets consacrés au TGV ont absorbé, et au-delà, les capacités financières de la SNCF. D'où les récriminations croissantes contre la dégradation du service en Ile-de-France, d'une part, dans les régions de la « France profonde » d'autre part. Le TGV a bénéficié de 38% des investissements pour 2% des voyageurs.

Les 98% restants, ce sont les transports du quotidien. Près de 9 millions de personnes empruntent chaque jour les transports en commun en Ile-de-France. Les trains de banlieue assurent près de 40% du trafic total. Le trafic a progressé de 20% en 10 ans. Or les incidents techniques, les défaillances de matériel, les retards, l'affluence aux heures de pointe exaspèrent les usagers.

Consciente de l'urgence du problème la SNCF a lancé un plan de modernisation de 46 milliards d'euros sur 10 ans. Et le projet du Grand Paris, d'ici 2030, prévoit 12 milliards d'euros pour la modernisation du réseau et 22 milliards d'euros pour la création de nouvelles lignes de métro.

La question de la desserte des régions

Moins bruyants, mais tout aussi mécontents, les habitants des régions en perte de vitesse économique et démographique. En 1960 la SNCF exploitait 39 000 kms de rail, on est passé à 29 000 kms seulement. Lignes fermées, réduction des dessertes, cars de remplacement... Ces Français se sentent oubliés. Les TER, transports express régionaux, accueillent 900 000 passagers par jour. C'est moins que la seule ligne A du RER mais c'est souvent essentiel à la vie quotidienne de ces villes petites ou moyennes.

Est-ce pour autant la fin du TGV ? Non, car les usagers sont très favorables à la grande vitesse. La nouvelle ligne Paris-Bordeaux a déjà enregistré une hausse de réservation de 40%. Quant aux élus locaux, ils se battent pour obtenir le TGV. Exemple avec Toulouse, 4e ville de France, qui s'estime victime de la « fracture territoriale » parce qu'elle n'a pas encore sa gare TGV.

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