Présidentielle française: 65% des «Insoumis» refusent de prendre position
Selon les résultats d’une consultation sur internet, 65% des militants de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon prévoient de voter blanc, nul ou de s’abstenir au second tour de la présidentielle qui opposera dimanche 7 mai Emmanuel Macron à Marine Le Pen.
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Les « Insoumis » ont parlé. Selon une consultation lancée sur internet, 36 % des quelque 243 000 votants ont choisi le vote blanc ou nul et 29 % l’abstention lors du second tour de l’élection présidentielle dimanche. Seuls 35 % comptent apporter leur voix à Emmanuel Macron. Le choix d’un vote pour la candidate d’extrême droite Marine Le Pen n’était pas proposé.
Le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui avait recueilli 19,5 % des voix au premier tour, s’est clairement prononcé contre Marine Le Pen, mais n’a pas pour autant appelé à voter pour Emmanuel Macron. « Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir ce que vous avez à faire, je ne suis pas un gourou », a-t-il déclaré la semaine dernière.
Jean-Luc Mélenchon avait expliqué que cette consultation menée auprès des 430 000 personnes inscrites sur sa plateforme internet ne visait pas à « déterminer une consigne de vote », mais permettre à ses partisans d’exprimer leur choix pour le second tour.
Dimanche 30 avril, le leader de La France insoumise a demandé un « geste » à Emmanuel Macron en lui demandant de retirer son projet de réforme du Code du travail qu'il projette de faire adopter par ordonnances. Le candidat d'En Marche! lui a opposé une fin de non-recevoir. « Je ne vais pas modifier mon projet pour aller convaincre des électeurs qui n'ont pas voté pour moi au premier tour », a rétorqué Emmanuel Macron ce mardi sur RMC et BFMTV, promettant néanmoins de mener ses réformes « en considérant cette part des inquiets, des perdants, de ceux qui aujourd'hui n'y trouvent pas leur compte ».
Le choix des militants de La France insoumise a déjà fait réagir le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll qui l'a qualifié d’« erreur ». « Je réagis avec incompréhension. La gauche, traditionnellement, a toujours été dans ce combat (...) contre le Front national. On est au deuxième tour d'une présidentielle, il y a un choix qui s'impose, celui qui consiste à défendre les valeurs de la République (...) Moi, je considère aujourd'hui que c'est une erreur que de faire ce choix-là », a-t-il déclaré à la presse.
Pour le politologue Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, cela traduit la grande fracturation de la gauche.
Cela traduit à quel point la France des «Insoumis», l'électorat de Jean-Luc Mélenchon, considère Emmanuel Macron, et à quel point ils le renvoient à son passage dans un gouvernement de Manuel Valls, à son passage sous la présidence de François Hollande, à un passage à Bercy au ministère de l'Economie et des Finances, et à quel point ils ne le perçoivent pas comme faisant partie de la même famille qu'eux.
Bruno Cautrès
→ (RE)LIRE : Présidentielle 2017: «ni Macron, ni Le Pen» et les fissures du front républicain
(Avec AFP)
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