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France

France: un 1er-Mai syndical dispersé face au Front national

Pas d'unité syndicale cette année pour le défilé du 1er-Mai. Malgré les circonstances particulières de l'entre-deux-tours de la présidentielle, les centrales syndicales ne sont pas parvenues à se mettre d'accord sur le mot d'ordre. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce lundi après-midi à Paris à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, pour un 1er-Mai marqué par le rejet du Front national et la défense du progrès social. Plus tôt dans la journée, dans le 19e arrondissement de Paris, l'Unsa, la Fage, premier syndicat étudiant, et la CFDT s’étaient eux rassemblés pour appeler à « voter Macron » et ont réuni entre 200 et 300 personnes.

Des manifestants réunis à Paris, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, ce lundi 1er mai.
Des manifestants réunis à Paris, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, ce lundi 1er mai. REUTERS/Gonzalo Fuentes
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avec nos envoyés spéciaux Patricia Lecompte et Stéphane Lagarde

Loin de faire bloc comme en 2002 contre le Front national, les syndicats ont célébré ce lundi le 1er-Mai en ordre dispersé. Les uns veulent appeler à « faire barrage » à Marine Le Pen, d'autres à voter pour Emmanuel Macron et d'autre encore à « battre les deux candidats ».

A moins d'une semaine du second tour de la présidentielle, la traditionnelle Journée internationale des travailleurs n'a pas soudé, comme il y a 15 ans en 2002, l'ensemble des organisations salariales contre le Front national, faute d'entente sur les mots d'ordre.

1er-Mai à Paris: 80 000 participants selon la CGT, 30 000 selon la police

A Paris, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans l'après-midi, entre la place de la République et la place de la Nation, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, derrière une banderole proclamant: « contre les reculs sociaux, terreau de l'extrême droite ».

Philippe Martinez, secrétaire confédéral de la CGT, était sorti de sa réserve ce lundi matin, martelant qu’aucune voix ne devait aller à Marine Le Pen : il doit en effet contrer un nouveau collectif, Front social, issu de ses rangs et qui appelle à combattre les deux candidats avec un slogan : « peste ou choléra, on n’en veut pas ! »

De son côté, Jean-Claude Mailly, pour FO, s’est abstenu de toute consigne de vote. Ces centrales, déjà unies pour s'opposer à la loi travail, ont appelé à « faire barrage » à Marine Le Pen, sans inviter ouvertement à voter pour son adversaire.

01:14

Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) ne donnent pas de consigne de vote

Patricia Lecompte

Cette manifestation a réuni 80 000 personnes à Paris selon la CGT, 30 000 selon la préfecture de police. Des affrontements ont eu lieu en marge du cortège, faisant quatre blessés parmi les forces de l'ordre, qui ont procédé à cinq interpellations. Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, a vite appelé au « calme ».

C'est des jeunes qui sont révoltés... J'ai fait Mai 68 donc je comprends leur révolte et leur haine.

01:28

Le 1er-Mai vu de la rue

Stéphane Lagarde

En province, les rassemblements à l'appel de cette intersyndicale ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes: au moins 4 800 à Marseille, 4 000 à Nantes, 6 à 7 000 à Toulouse, selon la police.

Gaz lacrymogène en marge du cortège du 1er-Mai, à Paris.
Gaz lacrymogène en marge du cortège du 1er-Mai, à Paris. RFI/Stéphane Lagarde

Le rassemblement de la CFDT n’a pas eu le succès escompté

Si toutes les organisations syndicales sont unies contre la candidate de l'extrême droite Marine Le Pen, elles sont divisées sur le vote pour son rival Emmanuel Macron. La CFDT et l'Unsa, qui ont appelé à voter pour le candidat d’En Marche ! le 7 mai pour « battre » la candidate du FN, ont donc mobilisé de leur côté, avec les étudiants de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) ou encore SOS Racisme

En fin de matinée ce lundi 1er mai, entre 200 et 300 personnes avaient répondu à l'appel de Laurent Berger, numéro un de la CFDT, et Luc Bérille, son homologue de l'Unsa, à se rassembler à Paris dans le quartier Stalingrad pour « rejeter la vision réactionnaire et identitaire du FN », parmi lesquelles des militants de SOS Homophobie ou des représentants du monde de la culture, comme le Théâtre du Soleil.

Le Théâtre du Soleil ne s’abstiendra pas. Pour battre Marine Le Pen il votera Emmanuel Macron. Ça ne peut pas être plus simple, ça ne peut pas être plus clair non plus. Il faut cesser, je crois, les coquetteries idéologiques

01:10

Reportage place Stalingrad, à Paris, aux côtés de la troupe du Théâtre du soleil d'Ariane Mnouchkine qui appelle à cesser «les coquetteries idéologiques »

Stéphane Lagarde

Un rassemblement de la CFDT qui n’a pas eu le succès escompté, rapporte notre envoyée spéciale Patricia Lecompte, malgré des mots d’ordre sans ambiguïté : « pour Marianne votons contre Marine » et un Laurent Berger, patron du syndicat, très ferme dans son discours, insistant sur la nécessité de voter pour Emmanuel Macron. Un bulletin de vote en faveur du candidat d'En Marche! ne vaut « pas acceptation de son programme » a-t-il prévenu. « Nous combattrons M. Macron lorsque nous serons en désaccord, notamment sur sa conception du dialogue social », a-t-il ajouté.

Il faut d'abord s'occuper de Marine Le Pen, et après on s'occupera d'Emmanuel Macron

01:08

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, les 311 rassemblements et manifestations syndicales du 1er-Mai ont réuni cette année 142 000 personnes en France. En 2002, quand le second tour opposait Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen qualifié à la surprise générale, environ 1,3 million de personnes, dont 400 000 à Paris, avaient battu le pavé dans toute la France à l'appel de la CGT, la CFDT, FO, la FSU et l'Unsa pour barrer la route à Jean-Marie Le Pen.

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