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France/Présidentielle

Marine Le Pen nommera Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre en cas de victoire

La candidate Front national a annoncé ce samedi 29 avril qu'elle nommera Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre si elle est élue au second tour de l'élection présidentielle. C'est le résultat du ralliement officialisé hier par le président de Debout la France, arrivé en sixième position dimanche dernier avec 4,70% des voix. Les deux leaders ont tenu ce matin une conférence de presse commune.

Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen à Paris, le 29 avril 2017.
Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen à Paris, le 29 avril 2017. REUTERS/Charles Platiau
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La candidate d'extrême droite et le président de Debout la France arrivent à leur conférence de presse commune sous les applaudissements des cadres de leurs partis. Assis côte à côte dans le décor marbré et quelque peu suranné des très chics Salons Hoche, dans le VIIIe arrondissement de Paris, « Nicolas » et « Marine » rivalisent d'amabilité, rapporte notre envoyé spécial Pierre Firtion.

Dans leur déclaration conjointe, les deux responsables évoquent leur alliance, le projet commun qu’ils comptent mettre en œuvre si Marine le Pen accédait à l’Elysée. Cet accord de gouvernement en six points affirme notamment que la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne ne serait pas un préalable à toute politique économique. Une vraie évolution de la part de la candidate d’extrême droite, même si le retour au franc n’est pas remis en cause.

Un jour « historique »

La priorité nationale est également conservée et, signe de leur accord total, Marine Le Pen annonce qu’elle nommerait Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre si elle venait à être élue. « Présidente de la République, je nommerai Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre de la France. Nous constituerons un gouvernement d'union nationale qui réunira des personnalités choisies pour leurs compétences et leur amour de la France », déclare la candidate du FN. Le président de Debout la France parle quant à lui d’un jour « historique ». « Nous faisons passer l'intérêt de la France avant des intérêts personnels ou des intérêts partisans », affirme-t-il, assurant qu'il ne s'agit en aucun cas un ralliement de sa part au FN.

Des accords ont-ils été passés entre les deux formations pour les législatives ? A priori non, même si un certain flou persiste. Quoi qu’il en soit, ce rapprochement est une très bonne nouvelle pour le FN. Il lui permet de ne plus apparaître comme un parti isolé. Il doit cependant être relativisé : Nicolas Dupont-Aignan n’a réalisé au premier tour que 4,7 %.

Défections et critiques

Dans la foulée de l'annonce, deux vice-présidents de Debout la France ont démissionné pour montrer leur désaccord. A droite et au centre, nombreuses ont été les personnalités politiques à réagir à ce ralliement.  « Pitoyable » et « répugnant » de voir M. Dupont-Aignan « finir par se coucher devant la candidate FN », a jugé le président de l'Union des démocrates indépendants (UDI) Jean-Christophe Lagarde. « Nicolas Dupont-Aignan montre son vrai visage, celui de la trahison », a estimé l'ancien président de l'Assemblée nationale et secrétaire général du parti Les Républicains Bernard Accoyer. Un avis partagé par l'ancien maire de Nice Christian Estrosi.

Si ce ralliement ne constitue pas vraiment une surprise, il marque un spectaculaire revirement du président de Debout la France qui, ces dernières années, a régulièrement exprimé son rejet du Front national. En février dernier, encore, il déclarait dans une interview à l'hebdomadaire Le Point se battre pour un « patriotisme humaniste », contrairement à Marine Le Pen qu'il jugeait « dans l'excès », rappelle Le Monde. Ce bruque changement de cap a d'ailleurs été copieusement moqué sur Twitter, à commencer par les soutiens d'Emmanuel Macron qui n'ont pas manqué d'exhumer d'anciennes prises de position de Nicolas Dupont-Aignan.

En visite dans une exploitation agricole dans le département de la Vienne, le candidat d’En Marche! ne s’est d’ailleurs pas privé de railler l’accord conclu entre son adversaire au second tour et le président de Debout la France. « Est-ce qu’on pense une seule seconde que ce que vivent aujourd’hui la ruralité et nos campagnes va être réglé par la combine de M. Dupont-Aignan et de Mme Le Pen ? Non », a-t-il affirmé, tirant à boulets rouges sur un programme jugé « éminemment incohérent ». « Madame Le Pen exploite une colère (…) J’entends la colère, mais ne la donnez pas au Front national parce qu’il l’exploitera et il n’apporte aucune réponse », a encore déclaré Emmanuel Macron.

Mais pas question pour lui de dire qui sera son Premier ministre en cas de victoire : « Nous sommes à l’élection présidentielle et ça ne s’est jamais fait de révéler le nom de son Premier ministre avant de cette manière, parce qu’il faut d’abord être élu. »

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