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France / Terrorisme

Fusillade des Champs-Elysées: l’assaillant «n’était pas fiché S»

Au lendemain de l’attentat sur les Champs-Elysées, revendiqué par l’organisation Etat islamique, dans lequel un policier a été tué, le procureur de Paris François Molins est revenu ce vendredi 21 avril lors d’une conférence de presse sur le déroulement de l’attaque et le profil de l’assaillant.

Le procureur de la République de Paris François Molins, lors de la conférence de presse, à Paris, le 21 avril 2017.
Le procureur de la République de Paris François Molins, lors de la conférence de presse, à Paris, le 21 avril 2017. CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Au lendemain de la fusillade sur les Champs-Elysées, le déroulement de l’attaque se précise. Il était 20h47 lorsque, venant de la rue de Berri, l’assaillant s’est engagé à bord d’une Audi grise dans l’avenue, a indiqué le procureur de Paris François Molins lors de sa conférence de presse. Après quelques minutes, il s’est avancé à la hauteur de l’office de tourisme de Turquie pour se ranger près d’un car de police.

Armé d’une Kalachnikov, il a alors fait feu en direction du pare-brise du car, tuant de deux balles dans la tête un policier assis au volant. Il a ensuite contourné le car et tiré à plusieurs reprises sur des policiers en faction dans l’avenue, qui ont riposté et l’ont abattu. Deux fonctionnaires de police ont été blessés, l’un grièvement, l’autre plus légèrement. Une touriste allemande a également été touchée par des éclats, a précisé le procureur de Paris.

L’auteur de l’attaque a été rapidement identifié grâce à ses papiers et ses empreintes digitales comme étant Karim Cheurfi, un Français âgé de 39 ans né à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis. Près de son corps, les enquêteurs ont découvert un bout de papier manuscrit défendant la cause de l’organisation Etat islamique. A bord de sa voiture, ils ont retrouvé d’autres morceaux de papier sur lesquelles étaient inscrites les adresses de plusieurs services de police, ainsi qu’un sac contenant un fusil à pompe, des couteaux de chasse et des sécateurs. Une perquisition menée à son domicile a ensuite permis la découverte d’un document salafiste.

De lourds antécédents

Karim Cheurfi « n’était pas fiché S », a affirmé François Molins. Il possédait cependant de lourds antécédents judiciaires, avec quatre condamnations et deux passages en prison. En février 2005, il avait été condamné en appel à 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, puis deux jours plus tard, lors de sa garde à vue, un autre policier après s’être emparé de son arme. En mars 2008, Karim Cheurfi avait été condamné pour violences envers un agent pénitentiaire, puis une nouvelle fois en novembre 2009 pour violences aggravées envers un codétenu.

Il avait été placé en semi-liberté en juillet 2012, pour bénéficier d’une libération conditionnelle en septembre 2013. Elle avait cependant été révoquée pour de nouveaux faits qui lui avaient valu une nouvelle condamnation en juillet 2014. Sorti de prison en octobre 2015, il était depuis suivi par un juge d’application des peines (JAP). Pendant ces quatorze années de prison, il n’a présenté aucune signe de radicalisation ni de prosélytisme, a indiqué François Molins.

Le 23 février dernier, Karim Cheurfi a de nouveau été arrêté après avoir affirmé à un proche en décembre vouloir tuer des policiers et acheter des armes. Les enquêteurs ont ainsi découvert qu’il avait acheté des couteaux de chasse, des masques et une caméra GoPro, mais faute d’éléments suffisants, l’ont relâché le lendemain. Une enquête terroriste avait néanmoins été ouverte à son sujet en mars. Il a ensuite été convoqué par le JAP le 7 avril pour s’expliquer sur un voyage en Algérie effectué du 15 janvier au 14 février. Karim Cheurfi a dit s’y être rendu « pour s’y marier ».

Les enquêteurs vont maintenant chercher à déterminer les conditions dans lesquelles Karim Cheurfi s’est procuré ses armes et s’il a fait l’objet de complicité. Ce vendredi soir, trois personnes présentes au domicile perquisitionné se trouvaient toujours en garde à vue.

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