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Guyane

Crise sociale en Guyane: la lettre de François Hollande ne convainc pas

Le président français est sorti de son silence et s'est impliqué dans le conflit social qui paralyse la Guyane depuis près de trois semaines. Le chef de l'Etat français a fait parvenir hier lundi 10 avril un courrier aux parlementaires guyanais, appelant notamment à lever les barrages routiers. « L'économie guyanaise ne doit pas être fragilisée plus longtemps», prévient François Hollande qui propose de recevoir les députés et les sénateurs du département à Paris. Une proposition qui n'a pas convaincu alors que la mobilisation se poursuit et qu'un rassemblement est annoncé à Kourou ce mardi matin.

Mouvement social en Guyane: Stéphane Lambert, président du Medef guyanais (G), le sénateur Antoine Karam (C) et le maire de Saint-Laurent du Moroni (D) Léon Bertrand, le 6 avril 2017, après une nuit d'occupation de la base spatiale de Kourou.,
Mouvement social en Guyane: Stéphane Lambert, président du Medef guyanais (G), le sénateur Antoine Karam (C) et le maire de Saint-Laurent du Moroni (D) Léon Bertrand, le 6 avril 2017, après une nuit d'occupation de la base spatiale de Kourou.,
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avec notre envoyé spécial en Guyane, Pierre Olivier

Selon Gabriel Serville, le député de la première circonscription de Guyane, cette lettre du président de la République ne comporterait même pas d’en-tête de l’Elysée. « Je trouve ça très cavalier comme démarche, nous explique-t-il. Et la réponse m'a laissé perplexe dans la mesure où dans le courrier de monsieur François Hollande, il y a quasiment -à peu de chose près- les mêmes termes que ceux de la ministre des Outre-mer. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil si ce n'est que le président nous demande de nous lever les barrages et de nous rendre à Paris pour continuer la discussion ».

Le député dit avoir eu l’impression de recevoir un copié-collé des propositions d’Ericka Bareigts, la ministère des Outre-Mer. Une lettre du président qui s'apparente à une « fin de non-recevoir », aussi n'a-t-il pas l'intention de se rendre à Paris, pas plus que les autres élus qui ont échangé par téléphone ce lundi : Gabriel Serville et trois autres parlementaires du département refusent de faire 7 000 kilomètres pour se rendre à Paris.

Le seul moyen pour les faire changer d’avis serait que le président prenne la parole lors d’une déclaration, afin de montrer aux Guyanais qu’il a entendu leur revendication. Ce n’est d’onc pas en demandant la levée des barrages, comme il l’a fait dans sa lettre, que François Hollande débloquera la situation, nous explique le sénateur Antoine Karam.

Enfin, tous les quatre sont bien conscients que le gouvernement actuel sera bientôt remplacé, mais les ministres ont encore la possibilité de signer des mesures qui se poursuivront pendant le prochain quinquennat, assure-t-il. Elus et collectifs entendent donc poursuivre les barrages jusqu’à l’élection et même plus, s’il le faut.

→ à (re)lire : Guyane, les raisons de la colère

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